Dans les couloirs de Poudlard [James] [TERMINÉ]

La matinée touchait sa funeste fin tandis que les élèves affamés se dirigeaient vers la grande salle dans une hâte précipitée. Les couloirs de Poudlard étaient encombrés par l’agitation et le chaos y régnant. L’excitation environnante stressait inutilement la jeune rouquine qui arpentait les lieux en zig zaguant à travers la cohût, se dirigeant dans le sens inverse de la foule. Penchée au dessus de son sac entrouvert, elle ne prêtait pas attention à ce qui l’entourait si bien qu’elle se heurta à plusieurs personnes et doutait fortement qu’elle s’en sortirait sans quelques bleus. Ses doigts vagabondaient sur les reliures des nombreux livres qui accablaient sa sacoche. Son livre de potions manquait de toute évidence à l’appel, un oubli qui ne lui ressemblait en rien. Elle fouilla pour la millième fois les entrailles de sa besace, croyant obstinément qu’il était improbable qu’elle ait pu l’abandonner dans la classe du professeur Slughorn. Il était vrai qu’elle avait eu une longue discussion avec son maître à la fin du cours sur le résultat de sa dernière préparation. Néanmoins. Lily se demandait si ce manque d’attention n’était pas né de ces préoccupations récentes pour Severus. L’un dans l’autre, il lui arrivait souvent d’être absente en ce moment. Un comportement qu’elle se devait de ne pas trop reproduire. Les B.U.S.E.s étant trop proche à son goût, il valait mieux garder la tête froide et l’esprit clair.

Elle battit en retraite, le bouquin avait bel et bien déserté sa propriétaire. Au moment où elle tenta de relever sa nuque courbée, le tissu composant son sac se décomposa en un horrible craquement, délaissant par la même occasion son contenu. Les quelques livres présents, les parchemins ainsi que deux plumes se laissèrent choir sur le sol sans aucun préavis et Lily les observa chuter, impuissante. On pourrait croire que quelques étudiants aimables l’auraient aidé ou du moins aurait tenté de ne pas piétiner l’endroit. Il n’en était rien. L’estomac semblait agir sur les cerveaux, lobotomie ventrale. Dans un soupir à mi chemin entre l’énervement et l’agacement, la jeune gryffondor s’agenouilla et rassembla ses affaires éparpillées en tout sens. En allongeant son bras pour saisir son exemplaire de métamorphose, un pied lui écrasa les phalanges sans aucune retenue. Sous le choc de la douleur, Lily serra ses dents au lieu d’avertir l’auteur de l’acte. Mais il sembla inutile de répliquer quoique ce soit une voix perça l’ensemble du brouhaha et s’en prit à son bourreau. Elle ne dû pas chercher très loin pour s’apercevoir que James Potter sermonnait déjà l’homme qui venait de lui comprimer la main. De toute évidence, son intervention fut assez claire et transcendante étant donné que l’étudiant de poussouffle fautif décampa effrayé. Lily se frotta la main maudissant l’inconnu qui avait non seulement broyé ses doigts mais aussi permis à Potter de se donner le privilège de la « sauver ». Elle savait qu’il allait être difficile de se débarrasser de cet horripilant arrogant surtout après cet incident. Tel un héros, il allait lui réclamer son dû.

Elle se massait toujours la main alors que le jeune gryffondor ramassait le reste de ses objets et les amassait en un tas sur le côté droit du couloir. D’un de ces horribles sourires insolents, il lui demanda comment elle allait, fier apparemment de l’avoir secouru. Au comble de tout, il s’ébouriffa la crinière et lui tendit la main pour l’aider à se remettre debout. Son suffisant écoeura d'emblée la jeune rouquine. Lily leva les yeux au ciel et lui répondit froidement tout en se relevant, seule.

Je n’ai pas besoin de ton aide mais merci quand même.

Elle tapota sur sa jupe pour retirer les résidus de poussières s’y étant accolés puis s’approcha de sa sacoche, déterminée à la réparer et à quitter l’endroit aussi vite que possible.

Les corps se heurtaient, se serraient les uns aux autres, déterminés à passer le plus vite possible. L’ensemble d’élèves visiblement affamés se précipitait, foulant le sol de marbre avec hâte. Les oreilles bourdonnantes du bruit des conversations enjouées, des altercations légères, des insultes qui fusaient, des rires qui résonnaient contre les murs de pierres au rythme des pas pressés des élèves, James Potter contemplait Lily Evans.

Elle marchait lentement, à contre-sens, fuyant l’ambiance désordonnée et assez stressante de l’endroit bondé, ses boucles flamboyantes se balançant au gré de ses mouvements. Ses yeux émeraude étaient dirigés vers sa besace, de même que ses mains plongées à l’intérieur, fouillant la moindre parcelle. Elle semblait chercher quelque chose...

Aucune parole n’ayant été échangée depuis quelques jours, le Maraudeur décida de forcer un peu le destin. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres quand le sort informulé fit son effet. Le sac se déchira envoyant au diable, livres, parchemins et autres sous le regard agacé de leur propriétaire. James s’élança au milieu de la foule, esquivant souplement les élèves auquel il aurait pu se heurter. Dans un tourbillon de boucles rousses, il la vit se baisser et tenter de reprendre possession de ses biens. Il arriva à temps pour voir un pied broyer la main de Lily et fonça vers l’auteur de se blasphème. Voyant qu’il s’agissait d’un morveux de Poufsouffle, James tenta de tempérer un minimum le ton de sa voix mais le sermonna assez sévèrement. Cela fait, il se tourna vers la jeune fille le temps de s’assurer que les dégâts n’étaient pas trop graves puis ramassa les affaires qui gisaient, éparpillées de ci- de là. Le jeune homme se morigéna intérieurement, il aurait du attendre que le couloir soit moins peuplé. Lily ne se serait pas fait mal. Quel crétin il faisait parfois ! Il s’ébouriffa les cheveux, geste machinal, se composa un sourire éclatant et fit face à la jolie rousse lui proposant sa main pour se relever, ce qu’elle fit seule.

Est-ce que ça va ?

Ignorant sa question, Lily lui répliqua froidement qu’elle pouvait se débrouiller seule et épousseta sa jupe. Refusant de se laisser démonter par cette démonstration de fierté féminine, James pris sa baguette, répara silencieusement le sac, y remit le contenu en le faisant léviter jusqu’au ventre de tissus et lui tendit souriant toujours.

Voilà. Je crois que c’est mieux ainsi.

Lily le remercia un peu sèchement, il se mordit la lèvre, inquiet en la voyant continuer de se masser la main.

Tu es sûre que ça va ? Tu devrais peut être passer voir Pomfresh…

La jeune fille répliqua qu’elle allait bien, il ne s’attendait pas à moins venant d’elle. Lily remit son sac sur son épaule commença a partir d’un pas vif, visiblement pressée de se débarrasser de lui. Mais James ne l’entendait pas de cette oreille. Il la rattrapa en quelques enjambées, ne voulant pas qu’elle se braque dés le début, il jaugea sa réaction avant de continuer. Elle soupira, résignée, ce qui le fit sourire. Il hasarda, aimable.

Ca a été tes vacances ?

Après tout, ils pouvaient discuter non ?

Lily s’appliquait à maintenir un rythme de marche élevé pour distancer James. Un détail qu’elle avait mis à part, c’était qu’il était poursuiveur dans l’équipe de quiddicht, donc sportif. Il la rattrapait en moins de deux enjambées quand elle en exécutait quatre. Lily le fusilla du regard voyant qu’il était déterminé à ferrer sa proie.

Mes vacances ? Merveilleuses, merci.

Ils slalomaient entre les masses d’élèves encombrant toujours les alentours et parfois, James s’octroyait de droit un frôlement avec la carcasse de Lily. Il feintait bien ces légers froissements comme si il ne pouvait faire autrement. La gryffondor était irritée au plus haut point alors qu’elle renonça à partir en quête de son livre. Plus elle y réfléchissait plus c’était insensé, elle avait dû le laisser dans son dortoir. Dortoir inaccessible à Potter qui plus est. Elle se dirigea vers la tour à une allure de plus en plus ardue qui semblait ne poser aucun problème au garçon. Accablée par sa présence et à bout de nerfs, quand son épaule s’entrechoqua pour la centième fois à la sienne, Lily se stoppa et fit face à James. Ses deux prunelles n’étaient à présent que deux fentes vertes où tout son mépris se répandait tel un poison.

Tu as décidé de me suivre jusqu’où, Potter ? Je te suis reconnaissante d’avoir réparé mon sac mais ce n’est pas pour autant que j’apprécie ta compagnie. Tu n’as pas envie d’aller t’afficher ailleurs, à jouer avec ton stupide vif d’or devant une foule d’admiratrices ?

Lily croisa ses bras sur sa poitrine et lui injecta son dédain par biais visuel, déterminée à en finir maintenant avec cet énergumène. Quelques serpentards passèrent sur leur droite, des dernières années apparemment. Ils les bousculèrent volontairement, gloussant de leur audace. Stupide. La gryffondor soupira lourdement en les maudissant à voix basse. James posait déjà ses doigts sur sa baguette alors que Lily arrêta son geste en posant sa main sur son bras juste un instant. C’était purement instinctif.

Ne les provoque pas plus. Ca ne mènera nulle part et tu le sais, Potter. Ne nourrissons pas ces querelles futiles.

Potter grogna presque mais le geste furtif de la rouquine semblait l’avoir dissuader d’user de la magie pour répondre à leur invitation. La bande ennemie portait envers eux désormais des gestes insultants et Lily les ignora en leur tournant le dos. James semblait sur le point de les étrangler, ses sourcils étaient si froncés que des plis apparents couraient sur son épiderme au niveau de son front. La jeune fille n’eut d’autres choix que de l’orienter plus loin, c'est-à-dire, Lily continua de marcher indifférente obligeant de ce fait de libérer Potter de l’emprise des serpentards. Il la suivit.

Tu pourrais apprendre à mieux te contrôler. Je n’ai pas envie que notre maison perde la coupe en fin d’années à cause de personnalités dans ton genre. C’est stupide.

Les couloirs étaient éclairés par la douce lumière de l’astre solaire qui filtrait les carreaux projetant une ombre parfois colorée sur le mur. Ils se mouvaient évitant les corps qui dérivaient dangereusement vers eux, danse presque synchronisée pendant laquelle le contact se faisait entre leurs épidermes, électrifiant littéralement le Griffondor. Les cheveux roux de Lily suivaient le moindre mouvement de la jeune fille, James s’y accordait simplement. Evidence. Rien de moins qu’une évidence, il la suivait. Elle n’avait aucune idée de l’attraction qu’elle exerçait sur lui, comme si chacune de ses cellules se tendaient vers elle. Evans avait cédé, réticente certes, pourtant elle avait répondu, cassante, expéditive, comme toujours. James sourit. Elle avait répondu. La chorégraphie prenait à présent un rythme plus effréné, il s’y attendait bien sûr, croyait-elle réellement pouvoir se débarrasser de lui aussi facilement ? De là, il pouvait sentir l’odeur fruitée qui émanait de ses boucles l’emplissant d’un sentiment de tranquillité, de quasi plénitude. Il était à sa place.

Il savoura la colère de son regard lorsqu’elle se retourna, l’émeraude de ses yeux s’accordait à merveille avec le noir et les éclairs qui venaient s’y loger. Les mots coulaient, cascade remplie de mépris et d’agacement. Il émergea, brutalement arraché à sa contemplation par des Serpentards de septième année. Qui d’autre ? Les rires de ces derniers achevèrent de l’irriter et cédant à son impulsivité James réagit au quart de tour. Une fraction de secondes plus tard sa main fut sur sa baguette.

Et là, il ne comprit plus. Il ne saisit plus. Brusque déconnexion. Douce dissidence si soudaine. Sa main sur la sienne. A la fois déclencheur et cloison à sa folie. L’une sans doute plus cruelle et implacable que l’autre. James dérivait. Il n’était plus. Comme devenu invisible, dépourvu de matière au contact de leurs peaux. Toucher éphémère, douloureux atterrissage. La voix d’Evans en était l’instrument final. Ferme. Justifiant son geste en quelques syllabes. Il ne se leurrait pas non. Non, il divaguait simplement. Reportant son attention sur les verts et argents toujours devant eux, il étouffa ses protestations sous un regard noir mais ne toucha pas au conducteur de sa magie pour les réduire en charpie. Pas devant Lily du moins. Il s’évertua à respirer profondément pour reprendre consistance.

Les actions qu’ils firent ensuite faillirent de nouveau lui faire perdre le contrôle mais il serra les dents et se retint. Pas devant Lily. Merlin en soit témoin, ils ne perdaient rien pour attendre. Un léger frémissement de l’air derrière lui lui apprit qu’elle s’en allait déjà, sans doute pour le soustraire à ses pulsions meurtrières. Jetant un dernier coup d’œil assassin aux deux imbéciles derrière eux, il suivit la Griffondor agrippant, au passage, quelques parcelles de sa fragrance. Il soupira lorsqu’il entendit ses reproches. Préfète lui allait bien. Mais tout de même il ne fallait pas tout accepter ! Il se calla de nouveau sur le rythme, semblait il, un peu moins soutenu de Lily.

Sous prétexte qu’ils sont trois ans au dessus de nous ces espèces de crétins se croient tout permis ! Excuse-moi, mais je ne suis pas d’accord. Par Merlin ! Ils feront moins les fiers quand on les aura battus au Quidditch et crois moi, on gagnera.

James se passa la main dans les cheveux et marqua une pause avant de continuer, un peu hésitant.

Tu viendras ?

Le couloir était inlassablement inondé par des individus peu courtois et malgré que les deux gryffondors évoluaient à rythme modéré, ils ne furent en rien épargnés par des accrochages ahurissants. Lors d’une ultime bousculade propulsant Lily de sorte qu’elle exécuta un demi-tour mal venu, la rouquine s’adossa au mur le plus proche afin d’attendre que le flot d’estomac enragé libère son espace vital. Inutile d’espérer que Potter la plante là pour rejoindre lui aussi la grande salle. Au contraire, il prit ce mouvement comme incitation à discourir futilement et sa première phrase nourrit allègrement la rancœur de la jeune fille. L’apogée néanmoins se pointa lorsqu’il s’ébouriffa la crinière en un geste des plus éhontés.
Lily serra sa mâchoire afin d’obliger au venin emplissant déjà sa cavité buccale de se contenir en un amas de dédain escamoté. Elle ravala cette haine gratuite et stupide pour se concentrer sur la réalité. L’implacable vérité.

Laisse moi rire Potter. C’est toi qui ose parler de personne s’autorisant tous les droits sous un prétexte quelconque. Toi et ta bande agissaient pareils -voir pire avec la plupart des étudiants. Il suffit que vous n’appréciiez pas la tête de quelqu’un pour que vous agitiez stupidement votre baguette. Tu te crois tout permis également. Tu ferais mieux d’arrêter de parader parce que crois moi, leur imbécillité était égale à la tienne.

La rouquine posa sa nuque contre la pierre froide laissant mille frissons anéantir sa tiédeur corporelle alors qu’un autre trouble l’envahit. Néfaste sursaut qui lui retourna plus que son sang froid. Tu viendras ? Une invitation pour quoi exactement ? Lily se mordit l’intérieur de la joue afin de ne pas lui balancer un non trop hâtif. Il était en effet précoce pour lui expectorer son refus alors qu’elle n’avait pas immédiatement saisi la teneur de son propos. Elle replaça cette demande dans son contexte et y trouva sens. Malgré le fait qu’il voulait à nouveau pavaner devant elle, fier de s’user les entrejambes sur son balai en effectuant des figures idiotes, cette raison atténua la hargne de la rouquine.

Evidemment que j’y serais. Tous les élèves assistent au match !

Lily lui jeta un regard en biais et ses prunelles accrochèrent les tonalités automnales se jouant des iris du jeune garçon. Un large sourire s’entendait plaisamment sur la figure du poursuiveur balayant quelque peu cet air arrogant qu’il maintenait en permanence. Même si ce visage ouvert, mesuré étalait sur ses traits un peu plus de sympathie et d’humanité, Lily n’oubliait pas qui lui offrait des éclats de Soleil par ce rictus et elle s’empressa d’ajouter quelques paroles de plus afin de ne pas nourrir les espoirs débiles, vains du gryffondor.

Ne crois pas que j’y vais pour toi… Je soutiens ma maison comme il se doit !

La jeune fille alimenta les environs de ses regards furtifs et nerveux, attendant incurablement que la foule n’obstrue plus ce pan de Poudlard. Un groupe de filles déferla devant eux, gloussant énergiquement quand elles défilèrent devant James dans une démarche de Paon en chaleur. Ridicule et vulgaire. Si il fallait se trémousser et roucouler pour attirer l’attention de quelqu’un, c’était que cette personne ne méritait pas qu’on s’intéresse à lui. Lily soupira lourdement quand quelques membres de la tribu des femelles pointèrent leur doigt indigné vers sa position. Elles piaillaient déjà entre elles dans des murmures frénétiques, fiévreux. La gryffondor leva les yeux au ciel quand l’une de ces amazones la dévisagea des pieds à la tête d’une manière prononcé et extrêmement désagréable. De toute évidence, elle détaillait tout ce qu’elle trouvait hideux chez Lily afin de le balancer dans la conversation qui suivrait cette épisode de leur parfaite petite journée. La rouquine toisa cette même personne d’un regard suffisant qui la dissuada de continuer son inspection indécente. Une autre interpella James d’un gloussement purement animal pour le saluer ensuite d’un mouvement de main ample.
Rien n’aurait plus étonné Lily que de voir l’incroyable et célèbre James Potter s’avancer pour leur dire bonjour. Elles semblaient être des amies à lui. A moins que…

H.J : Désolé pour cette réponse aussi pitoyable que tardive. Je ferais sans doute mieux la prochaine fois...


Les étoiles se partageaient les parcelles chocolat des prunelles de James quand celles-ci plongèrent dans l’océan émeraude qui leur faisait face. Le sourire s’étala de lui-même sur le visage du griffondor tandis que Lily Evans articulait quelques syllabes, coupant les dernières ficelles de leur échange en tournant la tête.

& le sourire se figea.

Je comprends.

La réponse n’était pas ironique, ni même déçue ou résignée. Juste neutre, comme il l’avait voulue. James s’attarda sur le visage de la rouquine où les traits se figeaient dans une expression nerveuse puis courroucée & agacée. Elle soupira. Encore perdu dans sa contemplation, il ne saisit pas tout de suite & fronça les sourcils. Ce n’est qu’une série de gloussement qui lui fit lever les yeux. Une série de longues jambes, les mêmes sourires idiots & pépiements frivoles. Un spectacle abject, dégoulinant d’indécence. Encore. La démonstration de crétinerie aigue de Buitonni & sa bande de caniche à frou-frou le fit soupirer à son tour. La lassitude le gagna lentement. Merlin, ce qu’elles pouvaient être collantes. Depuis que Sirius avait plaqué Britanny Parker cette dernière se faisait un devoir de suivre James partout où il allait dans l’espoir vain d’obtenir de lui une demande pour aller au bal ou autres trucs vains que ce type de cas exaspérant pouvait espérer de sa part. Il vit Lily lever distinctement les yeux au ciel & toiser férocement une des filles. James lui adressa un sourire d’excuse, elle semblait vouloir décamper le plus vite possible. Compréhensible.

Le jeune Griffondor ferma les yeux une seconde lorsqu’un gloussement mielleux résonna à son encontre & l’irritation atteignit son sommet. Il se retourna et darda sur Brittany son regard le plus noir. Les mots claquèrent, glacials.

Vous n’avez pas autre chose à faire ?

James observa les visages se décomposer puis reprendre contenance entrainant une ombre parfois affligée, blessée ou offusquée ou se refermer dans l’espoir de garder un peu de dignité. Pitoyable. Le pire fut les lèvres de Parker qui gardait ce rictus figé et cet air hypocrite. Il la considéra un instant, laissant toute sa fureur s’incruster dans ses iris puis pivota vers Evans toujours appuyée contre la pierre. Fuyant son regard pénétrant, il lui fit signe que la voie était libre, son geste un peu nerveux accompagna les pas empressés des quelques élèves qui s’étaient immobilisés en voyant le légendaire James Potter perdre son sang froid. Lily se remit en marche considérant furtivement le visage fermé du Griffondor. Ils évoluaient en silence, contournant plus aisément les élèves qui se trouvaient sur leur passage. James grinçait des dents se promettant de parler à Sirius le plus rapidement possible. Il ne la supporterait plus longtemps. Il s’en voulait terriblement que Lily ai du subir toute cette mascarade idiote. Il se racla la gorge pour dissiper son malaise et murmura quelques mots.

Je suis désolé que tu aie assisté à ça.

Il grimaça, dégouté par tant de ridicule, & peut être un peu de lui même. Elle s’en fichait probablement, allait sans doute le rabrouer vertement, dire qu’elle s’en fichait complètement, que ce n’était pas son problème ou autre. Peut importe il fallait qu’il le dise, c’était important. Elle marchait toujours, peut être plus vite. Elle devait être furieuse…

HJ: Désolée pour le retard & la médiocrité de ce post! J'ai du mal à retrouver l'écriture en ce moment.

En s’écartant des groupies, Lily eut l’infime espoir de semer la sangsue qui y était la plupart du temps rattaché. Malheureusement pour elle, il semblait trouvé sa compagnie digne de son intérêt, délaissant ses fans les plus éméchées pour la coller à nouveau. La course reprit alors dans une enivrante ivresse, maintenant que le flot d’étudiants avait enfin déserté les lieux. Ses pas étaient si rapprochés des siens qu’elle eut l’irrésistible envie de lui faire un puéril croche-pied. Le spectacle du « Potter’s band » avait davantage irrité son humeur déjà entachée par d’autres broutilles et elle ignorait encore combien de temps elle pourrait disposé de sa lucidité afin de ne pas transformé Potter en attrape mouche. Mais la cerise fut la phrase pleine d’humilité & de sérieux qui s’extirpa de ses lèvres rondement dessinées. La rouquine ne put s’empêcher de ricaner sournoisement. Il se croyait vraiment supérieur à tout le monde. Ces pauvres filles s’arrachaient presque les veines chaque jour afin de graver dans leur peau le nom de leur idole, elles se maquillaient, adoptaient une certaine démarche & une certaine attitude qui devrait lui plaire. Chacun de leur geste était calculé, dévoué & tourné vers lui. Savait-il au moins à quel point elles étaient raides dingue de lui ? Non pas que la jeune fille trouvait ce genre de comportements honorables – que du contraire d’ailleurs mais elle n’aimait pas la façon dont James traitait ce qu’il jugeait être « des êtres inférieurs destinés à lui lécher les orteils », enfin seulement quand cela l’arrangeait de toute évidence.

& si tu pouvais exprimer ta compassion en me laissant une bonne fois pour toute ! Tu n’as rien de mieux à faire ? Par exemple, manger comme tout le monde !

En voulant mettre un semblant de distance entre elle & lui, la rouquine trébucha contre miss Teigne qui ne se gêna en aucunes façons de répondre à cette pure agression par des hurlements atroces . La première chose qui déferla devant ses yeux alors qu’en voulant reculer, elle bascula vers l’arrière, fut un fin filtre noir qui disparu aussi vite qu’il fût apparu. L’air embaumant jusqu’alors son Univers se changea en quelque chose de plus épicé & elle n’en détecta pas la raison immédiatement encore sous le choc. Pourtant, James venait de la réceptionner avant qu’elle n’eut touché le sol. Il avait été tellement proche de chacun de ses mouvements qu’il n’eut aucune difficulté à empêcher la collision entre sa condisciple & le sol. Elle atterrit au creux de ses bras sans vraiment réaliser, déboussolée par sa chute avortée. En la protégeant de l’accident, il venait de la caler contre son torse & pour l’instant, la belle rouquine était beaucoup trop perdue pour entrevoir le présent. Cette intervalle de temps fut infime, presque immatérielle & pourtant…

Pourtant, il fût suffisant pour que le cœur de James Potter se mette à avoir des ratés surprenants à tel point qu’il semblait absent de toute réalité. Plus rien ne l’atteignait à ce moment là sauf la paire de prunelles émeraudes brimées par la surprise. Lily reprit un semblant de connaissance quand sur ses lèvres légèrement retroussées vinrent se poser délicatement celles d’un inconnu. La bouche de James Potter percuta la sienne dans un silence éthéré. Tous les murmures encore présents dans les alentours s’étaient tût. Seule la fureur brisa les tympans de la jeune fille, des grésillements la ramenant à la scène. D’un mouvement brutale elle le repoussa de toutes ses forces puis dans un geste purement instinctif, le gifla. Le bruit raisonna de manière exagérée dans l’établissement, l’échos s’acharnait encore alors qu’elle s’enfuyait du couloir sans dire un mot tant la colère lui écorchait le larynx. Des larmes chaudes & empoisonnées chuttèrent contre ses pommettes tant la hargne était vive. Il lui avait volé son premier baiser dans cette répugnante insouciance qui lui collait à la peau. Elle se sentait souillée & humiliée. Tout s’écroulait à mesure qu’elle parcourrait le corridor & le sol se déroba sous ses pieds alors qu’elle eut atteint un pan du château calme. Ses jambes vacillèrent et elle se laissa tomber sous tous les tremblements qui l’agitaient. Juste une seconde afin de reprendre consistance. Juste une seconde pour laisser le temps à l’anéantissement de tracer ses lignes chaotiques. & puis il fallait se relever, affronter. James Potter était sa malédiction.