Surrender to nothing [Alice]

H.J : Désolé, c'est très nul. Ou pathétique au choix.

Le soleil avait bien voulu se montrer même s’il semblait un peu pâle au milieu des nuages. Sortie exceptionnelle dont les élèves profitaient avec une joie non dissimulée. Le bal d’Halloween les avait plongés dans une effervescence vibrante & là, ils se laissaient bercer par la langueur. Une autre anesthésie, personnifiée encore au cœur des valses & des sourires masqués qui hantaient les murs de la Grande salle. James ne distinguait les visages & le paysages que par vagues ensembles colorés, tant il zigzaguait entre les corps des étudiants pressés de se nourrir. Il l’avait repérée, Alice Mcarthur ou la solution potentielle à son problème bien que fréquent : Trouver Evans. Evans encore. Il fallait qu’il lui parle. Qu’il comprenne ce que voulait dire Snape dans ses iris. Qu’il fasse quelque chose. Il était hors de question qu’elle lui file entre les doigts & surtout pas avec ce crétin dégénéré & immonde de Serpentard. L’amertume l’étouffait sans doute à cette heure mais il n’en avait que faire.
C’était Evans. Il faisait encore une connerie de plus & allait droit vers le mur. Mais c’était mieux que de contempler la défaite sans rien faire.

MCARTHUR !

& voilà qu’il hurlait. Mcgo allait lui tomber dessus d’ici deux minutes. Il l’entendait déjà. « Monsieur Potter, il me semble que vous pourriez respecter la quiétude de ce hall, faute de respecter le règlement … » Un truc du genre. & encore « Quiétude », ou ça ?
James s’arrêta devant la jeune fille qui cessa de regarder autour d’elle frénétiquement pour ENFIN s’intéresser à lui.

McArthur… Alice… Sérieusement, il faut absolument que je trouve Evans. Elle est peut-être aux prises avec les psychopathes que fréquente Snape ou je ne sais pas moi… Prisonnière dans la salle de potion avec lui. Alors, s’il-te-plaît ? Est-ce que tu l’as vue ?

Voyant que les arguments semblaient couler dans le crâne de la Pouffsouffle, jonglant avec la solidarité féminine & sa timidité ou que-savait-il-encore. James décida de changer de stratégie. Se composant un ton détaché, il lança mine de rien.

Inutile de le chercher. Londubat n’est pas là…

Il ne savait pas si ça allait marcher, encore moins s'il avait raison de penser qu'elle le guettait.
Mais bon, bruits de couloirs.
Elle & Londubat.
Pourtant son regard s'attarda encore sur la table des Jaunes & Noir...

HJ : ALICE EST LA, CHALALALALAAA

Les joies d'un nouvel octobre anglais : humidité, courants d'air à vous congeler les tripes, averses à vous donner envie de vous jeter de la tour d'astronomie, ou à tester le caractère explosif de toutes sortes de potions improvisées. Somme toute, une saison aux charmes inestimables. Un des délices de la nature, sans aucun doute. Cependant, perçaient parfois ces jours maussades un ou deux rayons de soleil presque irréels, d'une beauté rare, surtout lorsqu'on s'extirpait des lugubres cachots de Poudlard. C'était le cas ce jour-là, et c'est avec un émerveillement béat que les élèves découvrirent que le ciel offrait au soleil des interstices où se glisser, concession un peu hypocrite qui rappelait à tous combien l'astre du jour adoucissait les mœurs, et, surtout, combien il serait difficile de s'en passer à l'aube de cette période de l'année. Malgré tout, Alice appréciait grandement ce demi-tour audacieux de la météo écossaise : peut-être pourrait-elle se promener dans le Parc, à la fin de ses cours ? Peut-être y croiserait-elle d'autres élèves aux envies semblables... peut-être même tomberait-elle sur celui qui sans cesse hantait ses pensées. Un Vert et Argent de son année la bouscula en lui jetant par-dessus son épaule un regard mi-méprisant mi-moqueur. La réalité se rappela brusquement à elle, bien qu'il lui fallut plusieurs coups d’œil autour d'elle pour remarquer que ses pas - et son estomac - l'avaient machinalement conduits dans le hall d'entrée, aux portes de la Grande Salle.

Un peu perdue, elle mit un instant à remarquer que Potter se trouvait en face d'elle, excité au possible, essayant de capter son attention en gigotant devant ses yeux. Ce n'était pourtant pas le genre de garçon à passer inaperçu, aux yeux de la majorité des demoiselles du Château, comme des siens, d'ailleurs. Elle ne put s'empêcher de rougir lorsqu'il prononça son nom : qu'il la connaisse, qu'il lui parle, cela la sidérait à chaque fois. Bien sûr, le sujet de la conversation ne changeait jamais. Lily. Il la cherchait, il se demandait si tel ou tel cadeau lui plairait, il cherchait à savoir d'une manière détournée si elle n'était pas avec Snape, il voulait qu'elle reçoive un message de sa part, bref, du James Potter à l'éternelle poursuite de l'amour. Lorsqu'à nouveau il lui demanda où il pouvait la trouver, le doute s'insinua dans l'esprit d'Alice. Elle n'en savait absolument rien et pour cause : la dernière fois qu'elle l'avait vue, c'était avant même que les cours ne commencent. Elle l'avait simplement croisée dans un couloir, mais n'avait discuté avec elle que quelques instants, puisqu'elles devaient toutes les deux se rendre à leurs cours. Elle savait cependant que la rouquine ne tarderait pas à venir déjeuner dans la Grande Salle... Dans la crainte que Lily ne montre le bout de son nez à cet instant, Alice songea à envoyer son vis-à-vis dans une fausse direction, lorsqu'il reprit la parole, impatient.

A l'évocation de Frank, Alice baissa la tête pour cacher sa gêne et ses pommettes flamboyantes. Comment Potter pouvait-il donc être au courant ? Toute l'école savait-elle donc vers qui balançaient les sentiments de la jeune Pouffsouffle ? Se raclant doucement la gorge, elle releva la tête et ne put s'empêcher de jeter un regard furtif vers sa table, pour vérifier les dires du jeune homme. En l’occurrence, il avait vu juste, mais Alice n'avait pas perdu de vue le problème que Lily allait avoir sur les bras si elle faisait son entrée dans l'instant.

Je suis désolée, je n'en sais rien. Mais je crois qu'elle devait... passer à la volière... sa sœur je crois... enfin tu vois...

Dans la famille des pires menteurs de la Terre, je demande la fille ! Elle tenta de sourire de façon naturelle, mais autant demander à un troll de danser la valse avec un hippogriffe. Elle eut aussitôt vraiment honte d'être un si piètre amie, mais elle croyait malheureusement comprendre dans le regard que lui jetait Potter que le mal était bel et bien fait...