L'odeur des livres le matin [Oscar]

Remus était dans une de ses périodes favorites. Vous connaissez ce moment, juste après avoir eu une immense dépenses d'énergie, ce petit instant où vous posez vos fesses sur un siège et vous soupirez de joie, car vous pouvez vous reposer. Sauf que lui ce moment dure entre deux pleines lunes. Saviez vous qu'il se passe vingt-neuf jours, douze heures, quarante-quatre minutes et trois secondes ? Non ? Lui le savait, il les comptait, désespérant de voir ce temps s'écouler doucement. Et donc, après s'être remis de sa transformation, le rouge et or en profitait plus qu'autre chose. Et quoi de mieux pour s'amuser qu'une bibliothèque remplie de livres ! Notre jeune ami était assis dans un coin de la pièce, au calme. Une pile de bouquin sur le côté, adossé contre un mur dans une position de relaxation, il feuilletait agréablement les pages.
Ses amis étaient passés à plusieurs tours lui demander de venir, cherchant des ruses inimaginables pour le faire sortir de cet endroit trop renfermé a leurs goûts. Remus était resté strict et ferme, non il ne bougerait pas d'ici, même pour s'aérer un peu, même si ces amis risquaient de créer les pires problèmes qu'ils soient. Aujourd'hui le lycanthrope était loin de tout ça, il était dans son monde.
Bien sûr l'élève ne faisait pas que lire, parfois il marchait vers une fenêtre pour profiter du soleil et observer les personnes dehors et ensuite il retournait dans son coin, joyeusement. Lorsqu'il finissait sa pile de livres, il se levait et retourner en chercher. Il était déjà à sa troisième. Mme Pince le regardait d'un air intrigué. Elle se demandait s'il comptait vider toute la bibliothèque comme ça. D'ailleurs elle le suivait parfois, histoire de vérifier si les livres étaient remis à la bonne place. Mais elle ne se doutait pas que Remus était un bon élève et savait exactement où il prenait les précieux écrits.
Il ferma son bouquin actuel dans un clap sonore et le reposa sur le côté. Le loup en pris un autre et fit son petit rituel, il renifla doucement l'odeur qu'avait les pages, caressait la couverture parsemée de craquelure. Il aimait ce petit moment, ces sensations toutes particulières avaient un effet apaisant et passait du baume sur son âme. Puis Remus ouvrit sur la première page. Agréablement calligraphié, le titre trônait en plein milieu : « Les contes de Beedle le barde ». Ah que ces écris l'avait passionné durant sa tendre enfance, il appréciait beaucoup « La Fontaine de la Bonne Fortune », il s'imaginait être le chevalier Sanchance, trouver une jeune femme dont il serait digne serait parfait pour un grand romantique comme lui. Le Lycan soupira et passa au conte suivant qui était « Le Sorcier au coeur velu ». Il lisait avec attention ces pages remplies de morale, essayant de déchiffrer les sens les plus secrets. Et il continua, passant sur « Le sorcier et la marmite sauteuse » a « Barbitty Lapina et la souche qui gloussait » pour finir sur le bien étrange contes des trois frères. Lorsqu'il eut engloutit toutes ces pages, il ferma de nouveau le livre et décida qu'une pause était bienvenue.
Il se leva et marcha un peu pour se dégourdir les jambes. Il s'en alla prendre un bain de soleil, appréciant la caresse chaude que lui offrait un rayon de soleil, il contempla silencieusement les ébats des joyeux élèves qui grouillaient en bas. Au plus profond de lui-même, il savait qu'il ne serait jamais comme eux, toujours avec un secret. Heureusement qu'il avait les maraudeurs, sinon il aurait tourné fou. Remus soupira et allait retourner vers son coin, quand il remarqua qu'un élève avait bêtement oublié de ranger ses livres. Le jeune homme ne pouvait permettre que les écrits reste ainsi sur une table alors qu'il mérite d'être affichés dans une bibliothèque ! Il retroussa donc ses manches et pris les quelques bouquins et commença à ranger.

Oscar était particulièrement de bonne humeur ce matin là. Il faut dire qu'il y avait de très bonne raison à cela. Il venait de recevoir un courrier de sa sœur et tout le stress amonceler depuis l'avant veille de la pleine lune s'était envolé. Elle allait bien. La nuit s'était déroulée sans encombre et elle ne s'était que légèrement blessée à la cuisse. Même s'il savait que la réalité n'était pas si joyeuse, il s'était senti soulagé. Parce que la réalité, il la connaissait. Lorsqu'il n'était pas là, la jeune fille était livré à elle-même. Son père ne lui adressait pas un regard, bien trop occupé à de plus sombres desseins. Quand à sa mère, pour rien au monde, elle n'aurait aidé la « bâtarde ». Linny allait donc s'enfermer seule dans la cave, fermant la porte d'un sort de verrouillage puissant qu'il lui avait lui-même appris. Et puis tout commençait. La douleur, la transformation, les hurlements, les bruits d'objets se brisant... Mais surtout les hurlements. Des hurlements si fort que tout les sorts d'insonorisation qu'elle connaissait ne parvenait pas à les couvrir. Puis le lendemain, elle était toujours aussi seule à se réveiller, nue et tremblante. Une fois, lui avait-elle confié, elle s'était senti si faible qu'elle n'avait pas réussi à lever le sort pour sortir avant le soir. Et personne n'était venu la chercher. Voilà où était la réalité. Et l'inquiétude et la culpabilité d'Oscar.
Car non seulement il s'en voulait de ne pouvoir être à ses côtés et d'être parti à Poudlard, mais en plus de cela, il savait pertinemment que s'il n'avait pas était l'héritier de la famille Von Anderson, il aurait été mordu à la place de sa sœur. Il savait qu'il aurait du être transformé à sa place. Mais il n'avait rien pu y faire, ni pour son départ à l'école de sorcellerie, ni pour cette nuit tragique. Alors il essayait d'être là pour elle à travers ses lettres, s'inquiétant à chaque approche de la peine lune pour se sentir soulagé une fois le croissant réapparu. Parfois il avait l'impression d'être comme ces jeunes filles aux humeurs changeantes avec la lune. Ri-di-cu-le. Mais il n'y pouvait rien, il ne pouvait s'empêcher de se faire du mouron pour sa petite sœur.

Une autre raison à sa bonne humeur était le soleil étincelante qui maculait la cour. Un soleil qui donnait envie à tout les étudiants de l'école d'aller se vautrer dans l'herbe, de jouer au bord du lac, de faire des farces aux autres maisons, de se pavaner devant le sexe opposé... Un soleil qui signifiait aussi que la bibliothèque serait quasi-déserte . Il faut dire que seul des élèves drogués au travail – et il y en avait - ou hautement allergique au soleil pouvait s'enfermer entre quatre murs par un si beau temps.
Ou alors des élèves comme lui. Qui même de bonne humeur voulait se sentir un peu seul. Un peu loin des rires innocents. Sans doute parce qu'eux, ils n'étaient plus si innocent justement. Ou qu'ils avaient de lourds secrets qui les empêchaient de sourire niaisement. Son secret à lui s'appelait Linny et se changeait en loup les nuits de pleine lune. Son secret à lui ne lui donnait pas envie de s'amuser alors qu'il savait qu'elle était si seule, si abandonnée. Son secret à lui, lui donnait envie de ne pas perdre son temps à flâner mais au contraire d'être assidu, de s'entrainer à devenir plus fort.
Et cela allait malheureusement commencer par se dépêcher de faire le fichu devoir que Scoliarev leur avait donner. Une bien stupide idée.

- Aujourd'hui, vu votre envie manifeste de ne rien suivre du cours et d'aller vous dorer au soleil, nous allons changer un petit peu le programme, leur avait-il annoncé d'ambler. Nous allons, en partenariat avec le cours d'études des moldus – oui je sais certains d'entre vous n'ont pas pris cette options, inutile de lever la main.
Les mains des Serpentards qui s'étaient levés à la mention même du mot « moldu », s'étaient baissées aussitôt.
- Donc comme je disais, avait-il repris, suite à une discution avec votre professeur d'études des moldus, j'aimerais que nous nous penchions sur les mythes et légendes concernant les créatures magiques ».
Voyant que son auditoire le suivait toujours, il avait poursuivi.
« Je voulais donc que nous étudions les mythes moldus puis que nous les comparions à la réalité du monde sorcier. Ceci permettrait de mettre fin aux méconnaissances que pourraient avoir certains d'entre vous qui n'auraient pas été élevé par une famille sorcière, mais également de mettre fins aux préjugés que certains d'entre vous pourraient avoir à l'égard de certaines créatures. »
La classe entière l'avait regardé avec un scepticisme intense. Mais il avait poursuivi en les ignorant royalement.
« Je vais vous donner un exemple de différence entre les légendes moldus et la réalité sorcière. Prenons le cas des elfes. Sachez, que les elfes sont considérés par les moldus comme des créatures magnifiques, grandes, aux oreilles pointus et tirant à l'arc dans les sous-bois. En dehors des oreilles pointus, cela me semble assez différent de ce que nous nommons elfe, c'est à dire les elfes de maison. Non ? Autre exemple, les nains sont décrit par les moldus comme des mineurs fêtards toujours à boire et à chanter des chansons aux paroles discutables. Si l'un d'entre vous a déjà vu le professeur Flitwick une choppe à la main chantant « J'étais allé voir la petite Pouffsouffle », qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais. »
Ce coup-ci, la classe avait éclaté de rire devant l'image plus que grotesque.
« Certes ces exemples étaient drôles, mais ce n'est pas vraiment sur des êtres pacifiques comme les nains ou les elfes de maison que je souhaite vous faire travailler. J'estime qu'en 4ème année, il est plus que temps de faire en sorte que vous vous trouviez tous sur un pied d'égalité si vous devez faire face à une créature dangereuse. Je pense notamment au cas du vampire, que vous en parviendrez jamais à défaire avec une gousse d'ail et une croix en bois. Tenez vous le pour dit.»
Il avait fait une pause vérifiant que tous avait compris l'intérêt de ce cours un peu particulier.
« Bien, je veux que pour le prochain cours vous me choisissiez une créature sur laquelle vous effectuerez vos recherches. Pour les élèves issues de famille moldus, ou ayant des connaissances parmi les moldus, je vous demanderais de chercher les légendes, et pour les élèves issues de famille sorcière, les réalités de notre monde.
Vous trouverez les sujets possibles au tableau, notez les et après sortez profiter du beau temps! »

Voilà pourquoi Oscar se dirigeait lentement vers la bibliothèque tandis que le reste de la classe courrait vers la cour de l'école. Car s'il pouvait profiter du temps offert par le professeur pour finir ce devoir, il pourrait se mettre à ses propres recherches rapidement. Ce n'était pas que le sujet ne l'intéressait pas - il estimait même qu'il aurait pu être traité dès leur première année pour facilité l'insertion des nés-moldus, même si ce problème ne concernait pas vraiment sa maison – mais il avait beaucoup mieux à faire.
Le vert et argent entra dans la salle, qui comme il s'en était doutait n'était pas bien pleine. Entre les élèves encore en cours et ceux qui batifolaient dehors... Néanmoins quelques irréductibles étaient là, le nez plongé dans leurs bouquins.
Il se dirigea directement vers le rayon qui l'intéressait. Il faut dire qu'il l'avait déjà consulté une bonne dizaine de fois, bien que ce soit la première où il le fasse pour un cours. Car oui, entre les Géants, les Trolls, les Gobelins, les Vampires et autres créatures, Oscar avait trouvé le sujet parfait. Celui qu'il maitrisait le plus. Et de loin. Les Loups Garous.
Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour trouver les ouvrages qui lui seraient le plus utile, et commencer à les empiler dans ses bras. Au final, on pouvait trouvé de haut en bas dans la pile Le Grand Livre des Métamorphoses ( qui traitait aussi bien des animagis et d'un tas de formules magiques qui auraient tout a fait eu leurs places dans un cours de McGonagall que des Loups Garous), Les Légendes du Monde Sorcier (que le professeur Scoliarev aurait tout à fait pu leur citer tant il avait vocation à comparer les légendes – sorcière par contre – et les réalités dont elles étaient issues), Le petit Traité de Médicomagie des Créatures Magiques (qui au delà des superbes planches anatomique des Trolls avait un chapitre très intéressant sur les séquelles des transformations des Loups Garous), un exemplaire du fameux Tout ce que l'on ne vous a pas dit sur... consacré au sujet, et enfin caché sous les autres Les Loups Garous (une encyclopédie complète sur la question).
Ayant apparemment fini de trouver son bonheur, il alla déposer son impressionnante pile sur une table avant de s'apercevoir qu'il avait oublié le plus important, le livre sur lequel il baserait son argumentation. Il retourna donc vers les rayonnages pour trouver Mémoires d'un homme pas comme les autres (qui était en réalité une sorte de témoignage d'un loup garou qui avait préféré garder l'anonymat) mais il dû se rendre à l'évidence qu'il n'y était pas. Quelqu'un avait du l'emprunter, ce qui était étrange mais malheureusement pas impossible.
Le jeune garçon soupira et retourna à sa place, tout de même heureux de se lancer dans ce sujet, qui lui prendrait assurément peu de temps à traiter vu ses connaissances et ses nombreuses sources.
Mais son enthousiasme fut de courte durée. A la table où il avait prévu d'étudier, un jeune garçon était en train de ramasser ses livres. Espérant que tout cela n'était qu'un malentendu, le Serpentard allait ouvrir la bouche pour protester quand il le reconnu.
Devant lui se trouvait celui qu'il considérait depuis peu comme son ennemi personnel.
Remus Lupin.
Le Griffondor...
Le Maraudeur...
Le Loup Garou.

Remus allait ranger les livres qu'il avait récupéré. Il les passait en revue histoire de retrouver les étagères. Bien, Le Grand Livres des Métamorphoses, ensuite légendes du Monde sorcier, il y avait aussi un traité sur les créatures magiques , ainsi qu'un magazine traitant de choses et d'autre. Le jeune homme tiqua trente seconde sur le dernier volume, Les Loups Garous... Un livre que notre préfet avait déjà lu... Lorsqu'il cherchait des informations sur sa condition. Il se demanda qui avait pris ce livre, mais après tout, c'était un bouquin assez répandu.
Le jeune homme continua sa mission avant de tomber nez a nez avec un Serpentard. Un instant le lycan recula d'un pas. Qu'est ce qu'il lui voulait ? Le Gryffondor passa des livres à l'homme qui lui faisait face. Il soupira mentalement... le vert et argent voulait juste récupérer ses livres.

-Ah... Euh, désolé. C'est tes livres c'est ça ? Je... enfin euh... il... Euh, je pensait que quelqu'un les avait négligemment... oublié, oui c'est ça, oublié. Et donc ben... Euhm... J'allais les rangé. Mais si tu t'en... sers... Je vais les reposer.

Le Serpy le regardait interloqué. Remus pensait qu'il ne comprenait ce qu'il faisait avec ses livres... Évidemment il se trompait. Le loup ne se doutait pas de se trouver face a une des victimes de Greyback. Non pas qu'il eut été mordu... Mais qu'une personne de sa famille ai connu se triste sors. C'était triste, très très triste. Mais le Gryffondor n'en savait rien. Il se retourna, un peu gêner du regard que lui portait l'inconnu et replaça les livres avec une infinie minutie.

-Désolé... Encore une fois... Je te laisse à tes recherches... Bonne lecture !

Remus avait rougis tout déranger qu'il était et se déplaçait a reculons vers sa table. Il n'avait pas envie de se créer des problèmes avec les Serpentard. Le loup était en premier lieu un Gryffondor et aussi un maraudeur. Un pas après l'autre, il s'approchait de sa table, toujours en reculant. C'est après s'être ramasser sur deux chaises qu'il se retourna, exposant son dos, pour au final arriver dans son coin. Il était vraiment troublé par le regard que lui avait lancé l'homme... C'était des yeux étranges qui l'avait fixé... Comme s'il s'était attiré les foudres du vert et argent, sans vraiment savoir pourquoi. Tentant d'oublier ce troublant épisode, il se replongea dans un bouquin en tremblant un instant.
Il l'ouvrit sur une page aléatoire et commença à lire le premier paragraphe. Remus s'arrêta sur un mot, ce passage parlait de lycanthropie... Il revu le livre qu'avait le Serpentard et jeta un œil à ce dernier... Celui-ci le regardait encore, avec une sorte de regard, comment dire... étrange. Le loup rougis encore et se replongea dans son livre, prenant un peu peur. L'avait-il énervé en ayant pris ses livres, y avait-il une raison plus enfouie pour mériter ce regard ? Le Griffy était troublé, voir même inquiet. Il tendit la main vers un livre et attrapa une couverture maladroitement. L’œuvre était « Le quidditch à travers les âges », et assez lourd. Sa prise était mal assurée et le bouquin lui glissa des doigts, rebondi sur la table sous l’œil apeuré de Lupin et fini sa course sur son pied, lui arrachant un cri de douleur étouffée. Il se pencha pour masser ses orteils endoloris et ramasser l'écrit maltraité. Le rouge et or le posa sur la table et soupira. Remus recroisa encore une fois les yeux du Serpy et ouvrit rapidement le livre qui était tombé pour fuir ce regard. Il se plongea dans les différentes personnalités de son sport favoris. Le Lycanthrope espérait que son ami, James, serait un jour dans ce bouquin, ou alors Auror... Mais quelqu'un d'important en tout cas. Bref, retournons à ce paragraphe sur les poursuiveurs célèbres...

Oscar n'entendit que partiellement ce que le Gryffondor bégaya comme excuse pour avoir emprunter ses livres. Il faut dire qu'il s'en moquait comme de sa première cravate, il avait bien autre chose en tête. Oui le Serpentard était loin, très loin de la bibliothèque. Loin, dans ses plus profondes pensées.
Remus Lupin. Le Remus Lupin était là. Devant lui. Car même s'il avait passé le début de l'année à l'espionner, à collecter des informations sur lui et sa meute – dans le but de lui nuire bien sur – il ne s'était jamais trouver aussi prêt du lycanthrope. Bon certes, il n'était pas non plus si prêt que ca. Il y avait facilement deux mètres entre eux. Mais c'était déjà beaucoup plus que d'habitude. Une distance dangereuse, puisqu'à cet instant il n'avait qu'une envie, lui mettre son poing dans la figure.
Fort heureusement Oscar avait suffisamment de retenu – et de jugeote – pour se retenir. Il faut dire que même s'il était certain qu'il se serait senti soulagé sur le moment, les conséquences était peu appréciables.
Premièrement, il était relativement indigne pour un sorcier de sang-pur de frapper quelqu'un alors qu'il existait tant de sortilège pouvant avoir un effet similaire, voire pire. Mais ca, à la rigueur, il s'en souciait peu. Son père n'était pas là pour le voir et depuis l'accident de Linny, il accordait peu de foi aux préceptes familiaux que les actions de ses parents contredisaient régulièrement.
Deuxièmement, s'il giflait le jeune Lupin, il allait se « taper l'affiche » (expression moldue qu'Oscar affectionnait particulièrement) en plein milieu de la bibliothèque. Une attention à laquelle il ne tenait pas vraiment. Son image de gentil garçon, qui lui permettait de dissimuler beaucoup de chose, lui était bien trop précieuse.
Troisièmement, frapper un Lycan était stupide. Du fait de leur condition, ceux-ci étaient nettement plus résistants. Et il avait une forte probabilité de s'éclater violemment les phalanges alors que le loup ne sentirait qu'un effleurement vigoureux. Il l'avait expérimenté, contre son gré, l'an passé, lorsque Linny avait réussi à lui casser le poignet lors d'un combat de chatouille. La jeune fille s'en était d'ailleurs voulu pendant longtemps même s'il lui avait tout de suite pardonné. Il faut dire que sa condition physique n'était pas fameuse non plus et qu'un simple sorcier un peu musclé aurait pu faire autant de dégât. Néanmoins cela lui avait servi de leçon...
C'est arrivé à cette troisième bonne raison que le Serpentard renonça définitivement à balancer un crochet au Gryffondor. Gryffondor qui reculait maintenant jusqu'à sa chaise comme un lapin acculé par un loup. Le vert et argent eu envie de rire face à cette image du loup garou lapinisé, mais il se retient - il n'avait pas envie de passer pour un dément – gardant un visage quasi-impassible. Ce qui ne l'empêchait pas d'être amusé par le comportement du jeune garçon.
Celui-ci était visiblement très très mal à l'aise. Et il se doutait que ca n'était pas du à sa carrure. Oscar n'avait jamais réussi à effrayer personne par son physique. Peut être son écusson ? Après tout, il avait suffit à faire paniquer la Serdaigle Ambre. Mais les maraudeurs n'étaient pas effrayés par les Serpentards. Du moins lorsqu'ils étaient en bande. Est-ce que Remus, une fois seul, pouvait être effrayé par son appartenance à la maison de Salazar ? Peut-être. Mais il n'y avait clairement pas que ca. Peut être que...

Oscar jeta un œil sur les livres à présent étalés sur la table. Oui peut être que c'était ca la raison du trouble du Gryffondor. Ces livres... Ce thème... Voilà pourquoi le jeune homme était dans un tel état ! Le Serpentard était partagé entre l'envie de sourire – il avait réussi à atteindre le loup sans même le faire exprès - et celle d'aller le rassurer. Non ! Il ne devait pas compatir pour le Lycan! Tout était de sa faute!
C'est à ce moment là que, de son coté, Rémus venait de refermer un livre violemment, lançant au vert et argent un regard affolé. Un livre dont ce dernier reconnaissait la couverture. C'était un roman qu'il trouvait par ailleurs particulièrement stupide, mais dont un des personnages secondaires (voire tertiaires) était un loup-garou. Un personnage peu important, mais qui avait l'avantage décrire de façon assez détaillée et étonnamment réaliste sa condition. Et ce pendant un bon chapitre. Surement le seul intéressant d'ailleurs.
Oscar était prêt à mettre sa main à couper que c'est sur ce chapitre que le jeune loup venait de tomber.
Ce coup-ci, il ne pu s'empêcher de sourire. Oui, il n'allait pas compatir pour lui. Il allait au contraire en profiter pour se venger. Pour remuer bien profondément le couteau dans la plaie.

Délaissant ses bouquins éparses – et son devoir de DCFM par la même occasion – il s'approcha de la table ou le Gryffondor s'était plongé dans Le Quidditch à travers les âges.

- Excuse moi... Est ce que je peux t'emprunter le livre que tu lisais tout à l'heure? J'ai besoin du passage sur la lycanthropie pour mes... recherches.

S'il avait pu, s'il avait seulement osé, il lui aurait chuchoté ses mots à l'oreille. Mais il se contenta de garder une distance raisonnable. Plaquant sur ses lèvres son faux-sourire le plus franc. Dardant ses prunelles dans celle du loup. Prêt à se délecter de sa terreur.

Le lycanthrope sursauta, plonger dans les méandres du Quidditch, il n'avait même pas entendu le Serpentard s'approcher. Et pourtant, il avait les oreilles fines, mais absorber dans sa lecture, son ouïe particulière ne lui était d'aucune utilité. La voix du vert argent lui avait arraché un cri de surprise, bref, inaudible, mais surement une jouissance pour celui qui regardait Lupin avec un faux sourire. Petit détail que Remus ne remarqua pas d'ailleurs. Ignorant combien son interlocuteur le détestait, il répondit à la phrase qui l'avait surpris puis fait pâlir.

-Euh... Oui, oui... Bien sûr.

Le rouge et or fouilla maladroitement la pile, troublé par les recherches du Serpentard. Son esprit logique lui soufflait de demander « Pourquoi ? Pourquoi s'intéressait-il aux Loups-Garous ? ». Mais sa peur avait pris le dessus. Ne risquait-il pas de dévoiler son secret, sa tare, ce défaut qui l'effrayait et le dégoûtait en même temps ? Ses poils se hérissèrent rien qu'en repensant à sa condition. Sa belle journée si bien entamée se recouvrait de plus en plus d'un voile amère qui laissait un arrière-goût dans la bouche de préfet. Il trouva enfin le livre qu'il avait planqué avec le plus grand soin, entre une tonne de volume et son sac, histoire d'en oublier jusqu'à son existence. Une bile acide lui remonta du ventre quand il vit le volume passer devant ses yeux et aller dans les mains de l'inconnu. Et ce dernier qui le regardait toujours de la même façon. Chassant sa nausée, tentant de trouver une quelconque assurance et constance, il balbutia :

-T...Tiens... J'espère qu'il t'aidera dans t... Ta recherche.

Le cerveau de Lupin, habituellement rationnel, logique et sérieux, s'était mis sur pause. La peur tenait en otage chacune de ses pensées. Mais une titillait le loup plus particulièrement. Elle le titilla si fort que le barrage de frayeur explosa et une question sortit de sa bouche sans qu'il ne pût la contrôler.

-Et... Euh... Pour... Pourquoi cherches-tu... Des... Des informations sur les... La Lycanthropie ?

Ce dernier mot lui avait écorché la gorge. Il avait tellement eu du mal à le sortir qu'il eut encore plus peur de se trahir devant le vert et argent. Un autre frisson le parcouru et rapidement le teint pâle, habituel de Lupin, vira au pourpre. Un instant, il se perdit dans les yeux bleus et verts du Serpentard, voyant une douleur derrière la haine. Chassant cette idée que l'élève pouvait le détester, c'était idiot, ils ne se connaissaient pas... Pourquoi l'aimerait-t-il pas alors qu'ils ne s'étaient jamais vus ? Son interprétation devait être totalement fausses, cette lueur pouvait être parfaitement autre chose de toutes les manières. Le Lycanthrope rougit encore plus de sa bêtises, mais sentait au plus profond de lui que l'homme qui lui faisait face s'entourait d'une aura mystérieuse. Ce Vert et Argent avait en lui quelque chose qui était intimidant, étrange. Mais d'un autre côté... Cela fascinait profondément le Gryffondor sans comprendre vraiment pourquoi... L'énigme l'intriguait et il souhaitait comprendre cet écharpe de secret qui entourait l'homme. Prenant son courage à deux mains et avant que l'inconnu ne reparte, le Griffy lui demanda :

-Euh... Je... Tu... Tu t'appelles comment ?

Le rouge et or déglutit difficilement et repris, une idée folle lui était passé par la tête.

-Et... Euh... Si tu veux je... Je peux t'aider dans tes recherches... J'ai... J'ai déjà approfondis la question... Et je... Je peux te fournir mes informations... Si... Si tu veux.

Remus était surement devenue totalement dingue... Oser offrir ses services à un Serpentard ? Bon certes il était moins virulent que ses amis et tentait d'enraillé tous les coups bas que lançait les maraudeurs contre les verts et argents... Mais cela ne leur plairait pas, pas du tout. Lupin se montrait vraiment audacieux cette fois-ci... Ce n'était pas dans son habitude. Vraiment pas.

Sujet: Re: L'odeur des livres le matin [Oscar] Dim 7 Oct 2012 - 17:10

Une fois de plus, Oscar n'écoutait que partiellement ce que pouvait lui répondre Remus. Il était beaucoup, beaucoup plus absorbé par le regard du loup-garou. Et surtout par le maelström d'émotion qui y défilait. De la peur oui bien sur, mais aussi de la curiosité, de la surprise, de l'hésitation avec une pointe d'audace ainsi que les ombres furtives de nombreuses questions. Des émotions qu'ils sentaient vibrantes et emmêlées. Si vives que lorsqu'il les voyait se heurter au fond de ses iris ceux-ci semblaient presque changer de couleur.
Oscar se demandait comment le loup garou osait se permettre d'être aussi transparent ! C'était véritablement dangereux, dans sa situation, de laisser les autres lire en soi. C'était d'ailleurs dangereux tout court, peut importe sa situation ! C'était bien pour ca que la grande majorité des Serpentards avaient appris dès leurs plus jeunes ages à dissimuler pensées et émotions. Mais Remus était un Griffondor, impulsif et irréfléchi, alors ce n'était pas si étonnant après tout. Pendant une fraction de seconde – mais pas plus – il pensa lui apprendre à se construire un masque avant de se rappeler que le jeune homme n'était pas son ami.
Et puis peut-être que les gens n'essayaient justement pas de lire en lui ! Il était préfet, à Griffondor (seuls les Pouffsouffles pourraient être plus innocents), membre du plus célèbre quatuor de l'école, qui irait le soupçonner de quoi que ce soit ? Car même si Lupin faisait des bêtises – et il en faisait plus que certainement – c'était toujours ses amis et complices qui en payaient les conséquences. Il était une véritable tête d'ange pour qui l'occlumencie n'était même pas nécessaire. Et puis après tout, qui pouvait prétendre s'être déjà retrouver proche de lui, au point de pouvoir lire dans ses yeux, sans subir les regards inquisiteurs de ses gardes du corps attitrés. Car même si Remus avait de nombreuses fréquentations hors des maraudeurs, son rôle de préfet l'obligeant de toute façon, ces derniers ne le laissaient que rarement seul. Oscar se demandait d'ailleurs s'ils savaient. Était-il le seul à connaître le secret du préfet? Si c'était le cas, alors il avait de quoi être fier. Comme s'il était le seul à connaître le jeune garçon. Mais vu comment James, Sirius et Peter avaient parfois tendance à le couver – de manière presque imperceptible certes, mais ils les avaient trop espionner pour ne pas l'avoir vu – ils devaient sans doute être au courant. Dommage... étrangement, il aurait aimer être le seul.
Une autre raison empêchait Oscar de se détacher du regard de Remus, pour se concentrer sur ses mots. Sa couleur. Le jeune homme avait les yeux dorés. Véritablement dorés. Des yeux qui avaient dû autrefois être bruns avant de s'éclaircir petit à petit jusqu'à avoir ce magnifique éclat. Il avait vu le même phénomène se produire chez Linny après sa transformation. Ses beaux yeux bleus pâles avaient lentement virés au gris orage avant de devenir couleur argent. C'était un peu comme si les yeux des loups garous devenait des métaux précieux, argent ciselé ou or fondu.
Pendant quelque instant, Oscar se demanda quelle couleur aurait pris les siens s'il avait été mordu à la place de sa sœur. Peut être leur éclat vert serait devenu aussi brillant que l'esmeralda, non pas métal, mais pierre précieuse. Il ne le saurait sans doute jamais de toute façon.

La voix de Rémus – qui devant son mutisme gênant devait avoir repris la parole – le sortit de ses pensées. Il s'aperçut alors que le garçon bégayait. Et rougissait. Lui, le maraudeur, l'ami de James Potter et Sirius Black, les deux soit-disant garçons les plus populaires de Poudlard. Oscar sentit une immense joie l'envahir en voyant qu'il avait réussi à déstabiliser ainsi le lycan, et remercia Salazar de lui avoir offert le loup garou sur un plateau sans ses pestes d'amis.
Oscar refréna tout de même son sourire moqueur, il était un Serpentard, lui, après tout, et il ne voulait pas que Remus puisse percer à jour ses sombres motivations. Oui bizarrement une vengeance des trois autres maraudeurs ne le tentait pas plus que ca.
Il réalisa alors qu'il n'avait rien suivi du blabla de Remus, mais que celui-ci avait du accepter vu que le livre se trouvait à présent entre ses mains. Mais si celui-ci lui avait posé la moindre question – et il espérait que ce ne soit pas le cas - il était incapable d'y répondre. Réalisant que son comportement risquerait de paraître louche et surtout indigne de quelqu'un de sa classe, il se concentra à nouveau sur la conversation ( c'est fou comme il avait du mal à suivre dès qu'il s'agissait du loup-garou).
Et cela fut tout à son avantage. Non seulement, les frémissement de sa voix était juste délicieux mais en plus, il pu entendre la phrase ! La dernière que le lycanthrope prononça. Tendant le bâton pour se faire battre.
-Et... Euh... Si tu veux je... Je peux t'aider dans tes recherches... J'ai... J'ai déjà approfondis la question... Et je... Je peux te fournir mes informations... Si... Si tu veux.

Soudain empli d'une audace qu'il ne se connaissait pas – mais peut être que tout était différent lorsqu'il s'agissait de Remus Lupin – Oscar tira la chaise en face du Griffondor et s'assit. Jubilant intérieurement.
- C'est vrai ? Tu ferais ca pour moi ? C'est tellement gentil à toi ! Parce que tu vois le problème avec ce genre de description de métamorphose, c'est que ca à l'air hyper réaliste, mais on ne peut savoir si ca correspond à la réalité tu comprends ? Mais si tu as croisé différentes sources, tu dois pouvoir me dire si ca se passe réellement comme ca non ?

Oui, après tout, peut être que devenir « ami » avec Remus Lupin serait le meilleur moyen de le faire souffrir...

» Le journal d'Oscar Von Anderson
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