A l'aube, les serpents sortent [Thaddeus]

Les rayons du soleil se confrontaient aux cotonneux nuages. L'hiver prenait déjà ses droits sur le paysage sombre set valloné de la région. Timidement, l'aurore s'insinuait difficilement pour effleurer un pant de Poudlard, courant l'herbe humide qui jouait avec le vent. Tout était si calme, si serein d'un silence presque religieux. Et ces alos de lumières qui couraient frénétiquement pour venir s'échouer à travers les vitraux de l'imposant château. Rien ne venait troubler cette paix matinale dans les innombrables couloirs de l'école Poudlard, si ce n'est le son de pas feutrés, qui semblent à peine effleurer le sol. Une silhouette emergea de l'ombre des cachots, et le soleil put s'abîmer dans une cascade de cheveux blonds. Quelques mèches s'entremêlaient, coiffées négligement, se nourrissaient de l'éclat de l'astre tandis que la silhouette se mouvait gracieusement. Les élèves n'étaient pas matinaux; c'était alors le moment idéal de déambuler parmis les dédals pour les songeurs. Abigaëlle Wilson en faisait parti. Elle venait de s'éclipser du dortoir des filles, trop bondé, et d'une salle commune trop obscure à son goût, aujourd'hui. Son attention était ailleurs, il n'y avait que son instinct d'orientation qui l'a guidait dans ces couloirs. Elle ne sentait ni les dernières lueurs de l'année lui caresser la peau, ni le sentiment de liberté que lui procurait inconsciemment ces endroits déserts. Tant de choses s'entremêlaient dans cet esprit chargé. Partagée entre l'envie de s'échapper de tout ces règlements; et celle de les enfreindre. Après tout, cela faisait quelques temps qu'Abigaëlle n'avait pas réunit les quelques Serpentards capable de posséder un temps soit peu de sa confiance. Ils pourraient discuter autour de quelques bouteilles d'Hydromiel, dresser les plans les plus machiavéliques contre ceux qui les prennaient de haut, et discuter de leurs ambitions, toujours. Un sourire éclaira presque le visage gracieux de la jeune femme quand elle s'arrêta, constatant qu'elle était dans un des couloirs les plus beaux de l'école, là où sur les murs se dressaient d'incroyables tableaux d'autres époques. Elle avait beau être un des caractères les plus marqués des Serpentards, elle n'avait pas pour autant perdue sa sensibilité aux Arts. Etrange paradoxe d'ailleurs, d'aimer si passionnément quelque chose alors que les protocoles vous interdisent ce goût pour tout autre détail que la vie mondaine. Abigaëlle détestait ce milieu, celui dont elle était malgré tout fière d'être issue. Autant éviter de ressasser le passé, elle avait mit tellement de temps à l'enfouir loin de tout.

Elle s'approchait des oeuvres d'Art lorsque le soleil perça derrière elle le ciel menaçant, venant berçer le couloirs de tons quasiment iréels, d'une tièdeur déconcertante. Ici, loin de tous les autres, de n'importe quels mondes, Abigaëlle n'avait pas de rôle à jouer, ni même de méchanceté à donner. Comme un masque qui glisse au sol, un arrêt sur image. Il y a des instants qui ont un goût d'éternité. Mais ça, elle ne pouvait se le permettre, se laissé aller dans la facilité, devenir aussi niais que des Gryffondors. Dans un mouvement de tête, elle fronça les sourcils. Décidément, ses pensées s'éparpillaient derrière elle depuis son réveil. L'atmosphère retomba, lourde de conséquences. Tout n'était qu'illusion. Dans un soupir, elle se détourna des tableaux pour se rapprocher des grandes vitres qui donnaient sur le lac noir. Même cette nature semblait plus vivante que le vide qui sommeillait en elle. Tant de cruauté sous la peau, tellement de rancoeur qu'elle en demeurait froide comme les pierres. Elle divageait, il n'existait aucun masque, juste la réalité, brutale.
Son regard océan balaya l'horizon, absent de toutes sensations. La journée allait être longue.Aucuns cours, elle allait devoir s'occuper. Le froid semblait palpable même à l'intérieur du château, et un match de Quidditch ne l'enchantait guère. Pas plus qu'un détour à la bibliothèque ou bien encore rester coincée entre les gourdes qui infectaient la réputation de la maison Serpentard. Elle pouvait toujours s'occuper de quelqu'un, comme la rouquine Evans, qui sait. Elle et ses airs persistants de sainte nitouche. Ses mauvaises pensées s'apaisèrent, redevinrent cendres lorsque des pas parvinrent jusqu'à elle. Quel élève était venu déambuler dans la même aile du château d'elle à cet heure ci ? Dans un vague espoir de s'amuser, elle s'imagina un de ces stupides élèves de Poufsouffle, ou bien un des prétentieux de la bande à Potter, si ce n'est pas encore un de ces prétentieux de Serdaigles. Mais d'un revers, Abigaëlle se douta qu'il s'agissait d'un membre de sa maison. Les Serpentards avaient cette agilité à se faire discrets, à se faufiler comme des couleuvres, sans un bruit. Elle se concentra sur les pas qui se rapprochaient, le regard figé dans le vague. Du coin de l'oeil, elle vit une silhouette imposante et gracieuse s'imobiliser au bout du couloir. Elle l'effleura à peine du regard qu'elle devinait son identité, Thaddeus Avery. Un des seuls Serpentards sachant se servir de sa matière grise. Elle replongea nonchaleusement dans sa comtemplation.

- Les grands esprits se rencontrent de bonne heure on dirait, Thaddeus.

Rien d'ironique, pas aujourd'hui. Il existait tout de même des personnes envers qui Abigaëlle portait un minimum d'interêt. Avery, un des membre de l'équipe de Quidditch dont elle faisait elle même partie. Peu bavard aussi, au moins un qui ne gaspillait pas sa salive pour rien. Et puis, il faisait partie de ces personnes pleines d'ambitions que connaissait Severus Snape. Severus, connaissance de la jeune femme; plutôt agréable si ce n'est qu'il passe sa vie entre les Potions et une certaine et détestable Lily Evans, une Gryffondor, une sorcière mêlée aux moldus. Le jeune homme s'avança contre toute attente vers celle qu'on aimait et détestait à travers toutes les maisons de Poudlard, souvent traitée de folle, lorsqu'elle s'amuse à mêler sa méchanceté à sa folie. Aucuns d'eux ne semblaient décider à prendre la parole, mais ce silence devenait étrangement pesant. Elle détourna enfin le regard du parc et plonga dans le regard sombre du jeune homme.

- Si j'avais pensée trouver un Serpentard si loin des cachots à une heure pareille.

Elle imaginait bien la raison de sa présence dans les couloirs. Il était facile d'étouffer dans les dortoirs des Serpentards. Trop de monde, trop d'oppression. Même les plus redoutables serpents doivent sortir de leurs trous à un moment ou un autre.

Cette période de l'année marquait comme toujours l'arrivée discrète de l'hiver. Le temps se dégradait progressivement et l'atmosphère autour du château se rafraîchissait au fil des jours. Ce matin-là, Thaddeus avait hésité à sortir. Il connaissait ces aubes d'un froid saisissant, cette petite brise qui s'insinuait sournoisement dans vos vêtements. Mais il s'était tout de même levé, en pensant qu'il ne pourrait bientôt plus profiter d'un temps propice à sa lubie. Après avoir couru un temps qu'il jugeait suffisant, il rentra à la Salle Commune pour se rafraîchir. Il enfila sa robe noire de sorcier, s'installa dans un fauteuil confortable de la salle et se plongea dans la lecture des Animaux Fantastiques, de Newt Scamander, son éternel livre de chevet. Il fut absorbé par le chapitre traitant de la Manticore, créature originaire de Grèce possédant une tête d'homme, un corps de lion et une queue de scorpion. Thaddeus parcourut la page des yeux. Voilà, l'information qu'il cherchait : « La Manticore secrète un venin causant la mort instantanée de sa victime. ». Il se perdit dans ses pensées, songeur. C'était une piste à explorer. Si seulement je parvenais à en approcher une. Je pourrais peut-être...
Ses réflexions tournèrent court lorsqu'un jeune Serpentard fit irruption dans la pièce en braillant. Thaddeus se retourna lentement et jeta un regard noir à cet importun, qui chahuta de plus belle. La grande Serpentard était viciée. Des brèches s'étaient ouvertes et l'impureté s'y était pressée, insidieuse, perfide. Le Choixpeau magique s'était perverti au fil des années. Jamais le puissant Salazar n'aurait accepté une telle dégradation, une telle infamie.
Thaddeus soupira et referma son livre d'un coup sec. Un tel environnement n'était pas propice à la réflexion. Il se leva pour ranger l'ouvrage dans son dortoir et se hâta de s'extraire de cette atmosphère impure, maudissant la foule qui commençait à envahir la salle. Il se mit à errer dans les couloirs tout en poursuivant ses idées. Et si j'essayais de croiser une Manticore avec une espèce qui n'est pas réputée pour sa violence naturelle? Mais comment savoir quelles caractéristiques possèderait le rejeton ? Sa langue claqua de mécontentement. Cette journée s'annonçait contrariante...
Il ne savait pas précisément où il se rendait, mais s'arrêta net lorsqu'il perçut cette voix suave, si caractéristique, à quelques pas d'où il se trouvait. Il n'eut pas à lever les yeux. Un courant d'air léger lui fit parvenir ce parfum entêtant que seule Abigaëlle Wilson pouvait porter. La cascade de ses cheveux d'un blond mutin était imprégnée toute entière de cette fragrance. Son regard sombre se posa sur la jeune femme et il s'avança furtivement vers elle. Elle l'intriguait. Il s'était souvent pris à penser que les élèves féminines de l'école étaient inintéressantes et futiles ; cependant il ne pouvait nier que certaines dérogeaient à cette règle, et elle figurait en tête de liste. Il ne pouvait la cerner et cela captait grandement son attention. Nier le fait qu'elle le fascinait également physiquement aurait été stupide et puéril. La grâce de son corps élancé ne pouvait laisser indifférent. Cependant, Thaddeus n'était pas du genre à se laisser abuser... il est bien entendu que les apparences sont trompeuses. Le silence s'étira entre leurs deux carcasses, figea la scène dans son étreinte terrible. Ce fut elle qui le brisa. Le jeune homme l'écouta à moitié, captivé par ce visage de porcelaine qui s'animait soudain sous ses yeux. Proscrivant d'instinct les épanchements inutiles, il lui répondit d'un ton neutre.

Moi non plus je ne m'attendais pas à qui que ce soit.

Ils se jaugèrent. Effort de loquacité peu banal :

Je présume que tu fuis toi aussi la Salle commune.

Il la regarda intensément. Elle semblait décrypter chaque mouvement, chaque expression, chaque mot de son interlocuteur. Habitude de ceux qui en exigent beaucoup. Et qui n'offrent aucune faille à exploiter. Thaddeus connaissait par cœur cette manie ancrée : elle était la sienne également. Cette connivence détendit quelque peu le jeune homme.

Tu sais qu'il y a un match amical aujourd'hui ? il sourit ironiquement. Amical... Contre les Gryffys.

Un ton bref, un regard acrocheur de la part de Thaddeus et Abigaëlle redécouvrit presque avec une certaine admiration qu'il restait des Serpentards digne de ce nom. Elle crut un ainsi qu'il allait se murer à nouveau dans le silence, mais il reprenait déjà la parole. A sa phrase, elle détourna le regard et esquissa un vague sourire. Ils étaient deux à être insupporter par la salle commune, prise d'assaut pas des Serpentards qui n'ont rien à faire dans une maison telle que celle de Salazar. Des gens si banals, coquilles rejettées sur le sable par la marée qui s'éloigne. Comme si toute l'intelligence, le prestige et l'ambition se renservaient sur le sol, agonisants.Ils se mêlaient tous aux autres élèves, tous plus répugnants les uns des autres. De quoi fuir les pièces étroites de leur salle commune. Elle savait bien ce qu'il devait ressentir, après tout n'était elle pas sorti si tôt, aux premières lueurs du jour pour énivrer ses journées. Abigaëlle s'ennuyait. Mais l'idée d'un match contre les Gryffondors s'annonçait plus jovial. Aussitôt, le coeur de la jeune femme s'emballait à l'idée même de riddiculiser l'équipe adverse, cette équipe. Et plus particulièrement un des joueurs, et pas un des moindres. Elle se tourna à nouveau vers le jeune homme et captura son regard sombre, là où le soleil semblait éclairé des idées pareilles aux siennes. Il s'était appuyé contre le mur, à ses côtés, noyés tous deux dans les éclats de l'astre levant qui embrassait l'horizon.

- J'avais oublié. Cela risque néanmoins d'être intéressant. J'aimerai bien voir Potter tomber de son balais, juste d'assez haut pour qu'il puisse perdre son orgueil démesuré dans sa chute.

Le silence semblait ne plus exister, quelque chose se réchauffa aux paroles de la jeune femme. Thaddeus laissa d'ailleurs échapper un rictus, amusé. Inconsciemment, Abigaëlle se sentit soudain moins seule dans son ennui. On lui avait forgée de telles réputations depuis son arrivée à Poudlard, de ces cents coups et ses victimes. Elle rassemblait le pire et le meilleur, au point qu'on l'a craint alors qu'elle vous effleure à peine du regard. D'autres comme les imbéciles de Gryffondor, s'étaient amusés à la taquiner, avant de se rendre compte qu'elle possédait bien plus qu'un joli minois. C'était peut être cela qui trompait tant les gens.Il se redressa contre le mur, prennant un meilleur appuit. Abigaëlle quant à elle, laissa son étenrel regard trainer. Elle ne pouvait s'empêcher d'analyser le moindre mouvement des autres, de peser le plus léger intonnement de la voix de ses interlocuteurs; et puis, Avery n'était pas des plus repoussants des Serpentards, et un exellent joueur de Quidditch de surcroit.. Il était une personne exigeante, tout autant remplit d'ambitions qu'elle. Mais chacun ici gardait ses secrets bien au fond de leur être. La confiance n'a jamais été une des valeurs des Serpentards, trop méfiants pour accorder aveuglement leur véritable visage aux autres. Et il y avait une chose dont Abigaëlle était certaine, Thaddeus et elle n'étaient pas si différents. Le silence, cette solitude qui les suit tranquillement n'est rien d'autre que la compagne de leurs mystères. il portait cette part de mystère en lui, le temps avait impregné cette sensation sur les traits réguliers de son visage. Comme si l'univers suivait cet échange, les nuages vinrent troubler la vue du soleil brillant comme du cristal, laissant le vide et le froid avaler le couloir en un instant. Même les tableaux qu'Abigaëlle se plaisait si souvent à comtempler semblaient d'une trivialité dans l'ombre sinitre du ciel. Tout ça semblait si ephémère. Le temps galopait derrière chacune des portes, chaque jour un peu plus le sablier s'écoulait. Il avait fallut choisir la manière dont on allait passer ce temps qui nous est donné. Désormais, la question ne se posait même plus pour la Serpentarde. Poudlard ne sera bientôt qu'un vague souvenir, et enfin commençeront le vrai pouvoir. La vraie magie, complexe & brutale. Elle sentait de nouveau le regard de Thaddeus l'a scruter. Elle se contenta de s'entrechoquer à ses prunelles, d'un air partagé entre la curiosité et le questionnement. Il avat le mérite de ne pas autant la déshabiller du regard que d'autres garçons. Car elle détestait ça. Ce sentiment de nêtre un objet, une jolie chose qu'on expose, sans envies, sans émotions. Elle s'était battue pour faire comprendre qu'elle était bien plus que cela. Pourtant si débrouillarde, Abigaëlle souhaitait qu'il s'attarde ici. Qu'il occupe une place dans cette journée, même aussi petite qu'il le souhaitait.

- Oui, l'ambiance de la salle commune est bien pesante. Et puis toutes ces personnes qui n'ont pas leur place ici. Enfin, ne nous lamentons pas. Il reste encore quelques personnes censées.

Des pas s'élevèrent dans un couloir adjacents. Menaçant, ils se rapprochaient. Cela devait certainement être Rusard qui cherchait des ennuis au premier venu. Ils avaient le droit de trainer à ces heures dans les couloirs. Mais des Serpentards aussi loin de leur salle commune, et si près de l'aile de celle des Gryffondors portait en soit, une situation plutôt louche au regard des autres.

- Tu viens ? On ferait mieux de s'éloigner un peu. Voir Rusard d'heure si matinale ne m'enthousiasme pas particulièrement. A moins que tu veuilles continuer seul.

Elle se redressa de toute sa hauteur, ajustant son col de chemise, repoussant ses boucles d'un blond soyeux derrière ses épaules. Elle fit quelques pas vers l'autre bout du couloir, opposé à celui par lequel arrivait les bruits de pas. Après tout, c'était peut être même un pauvre Gryffondor qui allait se jeter dans le ravin aux Serpents.Autant aviser dans un coin d'ombre, pensa t-elle. Si tel était le cas, il leur était donner une soudaine occasion de ss'amuser un peu. Abigaëlle se retourna, et fit face à un Thaddeus qui marchait juste derrière elle, ayant apparement décider de prolonger leur rencontre.

Lorsque Thaddeus avait évoqué l'ambiance de la Salle commune, un léger sourire entendu s'était dessiné sur le visage de la jeune femme. Elle ressentait sans aucun doute la même chose que lui. Ce sentiment d'être trahi par sa propre maison qui, au lieu de se faire respecter, perdait de plus en plus d'ascendant et d'intérêt. Une telle décadence était une insulte à la mémoire du grand Salazar. Leur Maison était devenue un nid à vices, infestée de toutes parts par des parasites pitoyables. Comment la lâcheté et le manque de discernement avaient-ils ainsi pu excéder au profit de cette grandeur dont tous les Serpentard étaient si fiers? Où étaient donc passées les valeurs de ces jeunes sorciers? Thaddeus s'appuya négligemment sur le mur à côté de lui, en pensant que tout allait à vau-l'eau, indéniablement. La conversation dériva sur le match prévu pour l'après-midi. Une fois de plus, Abigaëlle le conforta dans l'idée que les Serpentards n'étaient pas tous pervertis et que rien n'était perdu. Elle évoqua cet imbécile de Potter et Thaddeus sourit à l'idée de le voir ravaler sa fierté infondée. Il vit la jeune femme se murer dans son silence, soudain absente, les yeux dans le vague. Il se remit à l'observer, bien qu'il n'en eut pas conscience. Ses magnifiques yeux d'un bleu envoûtant semblaient être le reflet de son âme. Ses forces, ses faiblesses, ses combats, tout y était ancré malgré elle. Une infinité de nuances. Tout un monde fascinant. Thaddeus avait rarement rencontré quelqu'un de son âge qui en valait véritablement la peine. Après les personnes futiles, stupides et bornées, il ne restait pas énormément de gens intéressants. Il ne parvenait pas à comprendre la façon dont les mentalités évoluaient. Mais des personnes comme Abigaëlle l'exhortaient à croire qu'en fin de compte, la situation aurait pu être pire. Et cela le revigorait. Il ne s'était pas aperçu que la jeune femme le regardait à nouveau et lui sourit pour reprendre contenance. Elle revint brièvement sur l'atmosphère régnant dans la Salle Commune.

C'est vrai qu'il y a des présences indésirables... Beaucoup trop. Mais tu as raison, certains en valent encore la peine.

Ils furent interrompus par des bruits de pas traînants qui se rapprochaient. La même idée naquit dans leurs esprits. Rusard. Deux Serpentards, près de la Salle commune des Gryffys. La suspicion du vieux concierge serait bien vite attisée. Abigaëlle proposa raisonnablement qu'il battent en retraite pour cette fois. Qu'ils battent en retraite ensemble. Thaddeus s'étonna. Sans le laisser voir, à son habitude. Aucune faille. Autant l'un que l'autre chérissait la solitude et fuyait la compagnie de ses semblables. Pourquoi s'imposer une présence extérieure quand ils auraient pu partir chacun de leurs côtés ? Cette pensée alla aussitôt mourir contre l'incongruité de cette rencontre. Lorsqu'elle s'avança vers un coin sombre du couloir, il la suivit, simplement. Elle-même se retourna, s'enquérant de sa présence. Créer des liens, quels qu'ils soient, n'était pas dans leurs habitudes. Les Serpentards ne fonctionnaient pas à l'affection, ni à l'attachement. Tout cela dépassait leur entendement. Malgré tout, il avait envie de se laisser faire. Par curiosité.

Ils se faufilèrent derrière une imposante statue et se turent, aux aguets. Leurs respirations calmes se faisaient entendre de concert. Le jeune homme pouvait sentir le parfum qui imprégnait les boucles soyeuses de sa camarade, observer à la dérobée son visage délicat. Cette proximité avait quelque chose d'indécent, comme une intimité piquée, percée, dans l'ombre insolite d'un statue ébauchée. Tous deux tentaient de masquer ce trouble tacite engendré par une situation inédite.
Pour fuir cette atmosphère à la fois grisante et gênante, Thaddeus se chargea de la reconnaissance. Il s'écarta d'Abigaëlle et s'avança précautionneusement de façon à voir la silhouette qui approchait. A son aspect débraillé, il reconnut bien Rusard et sa démarche traînante. Instinctivement, Thaddeus recula sans bruit dans l'ombre, en saisissant avec délicatesse le bras de la jeune femme dans une attitude protectrice. Tous deux se figèrent, alors que Rusard passait lentement devant leur cachette improvisée. Ce n'est que lorsque la menace fut écartée que Thaddeus se rendit compte de son comportement et du contact de sa paume contre le bras de la jeune fille.

Pourquoi donc agissait-il de la sorte ?

HS/ Un tas d'excuses ne n'avoir pas répondue plus tôt. Mais avec le Bac qui arrive etc ..


Thaddeus avait suivit les pas d'Abigaëlle, elle pouvait le percevior ce mouvoir juste derrière son épaule, avec cette élégance rare que portait les élèves de leurs maisons, du moins les plus purs d'entre eux. Ils évoluèrent durant quelques mètres dans un étroit couloir, paradoxal à celui qu'il venait de fuir. La lumière semblait presque gênée de s'insinuer entre les épais rideaux de velours, et les cadres silencieux semblait plus lugubre que jamais. Rien de vraiment interessant. Le silence dans lequel ils étaient berçer se retrouva vite briser par des pas nonchavalant, juste derrière eux, boiteux. Alors, par instinct ils se réfugièrent derrière une imposante statue de marbre, grossièrement taillée. Les secondes pesaient alors comme des heures. Le silence planant laissait place à deux êtres se tenant côte à côte, à deux respirations mesurées, cherchant chacunes à dissimuler le trouble de la situation. Le coeur d'Abigaëlle se partageait en battements irréguliers, partagé entre l'euphorie et l'inconnu. Elle n'avait pas l'habitude d'entrainer quelqu'un seul avec elle; trop prévenante envers ses arrières. Pourtant, c'était bien elle, le démon féminin des Serpentards qui se dissimulait en compagnie d'un des garçons tout aussi mystérieux qu'elle. C'était peut être pour ça d'ailleurs, qu'elle ne rechignait pas sa compagnie en cet instant. Ils avaient quelque chose en commun, mais elle ne pouvait mettre le doigt dessus. Elle aurait put essayer de franchir son esprit, mais lire en lui serait un manque de respect, or, Thaddeus Avery était un des seuls qui méritait un temps soit peu d'interêt et de courtoisie. Les pensées de la jeune femme s'envolèrent en un battement, thaddeus venait de l'a saisir par le bras, fermement et pourtant en faisant attention de ne pas lui faire mal, l'a repoussant contre le mur, dans l'obscurité la plus noire. Elle cessa de respirer, tout s'entrechoqua, le soudain contact de la paume du jeune homme autour de son bras, la silhouette cabossée de Rusard qui passa devant eux sans les remarquer et la réaction qu'elle devait avoir. Et parmis tout cela, elle ne su rien faire, si ce n'est se figer, sans un seul mot capable de franchir la barrière de ses lèvres. Ils attendièrent, que Rusard soit assez loin, et pourtant ils ne bougèrent pas, Avery gardait sa main sur le bras d'Abigaëlle et cette dernière cherchait étonnement quoi faire.Elle finit par relever la tête vers le jeune homme, lui lançant un regard de ce bleu azur qui électrisait même dans une pareille pénombre et se redressa, laissant ainsi la main de Thaddeus retomber doucement contre lui.Elle se mit à mordiller ses lèvres, perdue dans ses reflexions, elle ne laissait pas les gens s'approcher d'elle ainsi, surtout pas les garçons. Elle ne comptait même plus ceux qui avaient tenter de l'attraper dans leur filet, tous avaient échoués. La plupart, sans l'a connaitre l'a prennait pour une de ces filles faciles au physique avantageux, sans ce douter un seul instant qu'elle était aussi venéneuse qu'un poison quand elle le décidait. Désormais, les plus avertis ne s'y risquaient plus, même si la plupart aimerait bien l'afficher en signe de trophée. Tous, avec ce même regard qui semblait l'a dévorer.
C'était peut être là qu'était la différence qui plaisait à Abigaëlle, Thaddeus ne l'a regardait pas comme un simple objet. Il ne l'a prenait pas pour une de ces coquilles vides. Mais tout ça, elle ne pouvait pas l'avouer. Elle préférait garder ce genre de chsoes bien enfouit, au fond d'elle même. Ne rien laisser paraitre, même si les yeux n'ont jamais été des plus beaux traitres. D'un ton habituel, impassible elle fit mine de rien.

- Hmm.. on a eu de la chance, il aurait bien réussit à trouver des ennuis à deux Serpentards comme nous si près du repères de ces stupides Gryffy'.

Il laissa planer le silence, dérangeant. Ils n'étaient pas des grands conversateurs, mais sentir qu'il observait la moindre expression, cherchait à lire son regard était assez perturbant. C'était elle qui faisait ça, normalement. Alors, comme un défis amical, sans sournoiserie, elle le défia du regard. Longement, avec cette expression si froide et hautaine. Il avait lui aussi prit ses grands airs. quelques instants passèrent, et peu à peu leurs expression rigides s'éffacèrent, laissant courir un discret sourire sur leurs lèvres, qu'ils cherchaient à dissimuler. C'était tellement étrange, et pourtant si léger. Abigaëlle aimait bien l'inconnu, l'innatendu. Elle qui pensait que eprsonne ne pouvait l'a surprendre. Si il arrivait presque à l'a faire rire, c'est qu'il n'était pas une perte de temps de le fréquenter, dans sa solitude. Et puis, étonnement, ils laissèrent presque échapper un rire, qu'ils rattrapèrent au dernier moment. Elle laissa sa tête retomber, rompant le lien visuel. tout s'animait, comme dans une vitrine enchantée du chemin de traverse, colorée et nouveau. Il n'y avait pas de longs discours qui ne menaient à rien. Et depuis longtemps, cela n'était pas exaspérant. Abigaëlle était elle en train de remettre en question son statue de serpent solitaire ? Après tout, elle pouvait tout de même se permettre de ne pas être une associable née, si ?

-Si j'avais pensé qu'un Serpentard me ferai presque rire! D'autant plus Thaddeus Avery, le solitaire et ambitieux. Au moins tu n'est pas ennuyeux à mourir!

Leurs regards se croisèrent et comme si cela était quelque chose des plus naturelles, il lui offrit un charmant sourire, sincère. Avant que les mots ne viennent répondre à la jeune femme aux cheveux d'or et aux yeux d'azur.

Le temps sembla s'allonger dans la confusion de l'instant. Les secondes se succédaient avec peine, comme prises d'un malin plaisir à faire durer leur trouble. L'esprit de Thaddeus oscillait et se perdait dans un amas d'émotions diffuses. Il crispa sa mâchoire pour reprendre le contrôle et se retourna pour faire face à Abigaëlle. Elle leva les yeux sur lui. En un regard échangé, une compréhension, une concordance toute particulière les lièrent. Le temps d'un souffle. La jeune fille se redressa, laissant la main de Thaddeus retomber lentement. Distance de sécurité. Toujours. Avec n'importe qui. Seulement voilà, elle était différente. Il n'avait pas envie de la fuir. Cet aveu à lui même relâcha la crispation de ses muscles. Peut-être commettait-il une erreur, mais il avait envie de la laisser compter. De tenter le Diable, pour une fois...

Il secoua la tête.
C'était stupide ! Le meilleur moyen de s'enchaîner sciemment, de perdre le contrôle.
Il ne le supporterait pas...

Il la regarda à la dérobée.
Quoique...

L'indécision s'emparait insidieusement de lui. C'en était insupportable, cette sensation le répugnait. Il écarta sa confusion et adopta la posture droite et digne des Serpentards, l'observant en silence. Sentant son regard peser sur elle, elle fixa sur lui ses prunelles, qui se mirent à défier les siennes. Contenant son amusement, il se prit à son jeu et adopta ce ton dur et hautain qu'il aimait à arborer. Sans animosité, ils se figèrent, les yeux dans les yeux. Aucun d'eux ne cillaient. Aucun d'eux ne cédaient une once de terrain. Même trempe, même fierté. Mais bientôt, leurs traits se détendirent, et ils eurent beaucoup de mal à maîtriser les sourires joueurs qui se dessinèrent sur leurs visages. Ils rattrapèrent même de justesse un rire naissant. Thaddeus la regarda presque avec tendresse. Il en fallait beaucoup pour le faire rire, habituellement. Mais avec elle, tout cela semblait si aisé. Pas de paroles en l'air, pas de justifications ni de silences gênants. Ils se comprenaient, simplement. Thaddeus alla jusqu'à reconsidérer sa solitude. Cette auto-préservation revêtait-elle des aspects négatifs ? Abigaëlle lui permettait d'en douter.

Je crois que je peux te retourner le compliment...

La jeune femme lui offrit un sourire sincère. Des ombres dansaient sur son beau visage de porcelaine, jusque dans la profondeur abyssale de ses yeux. Thaddeus lui sourit et l'invita frugalement à regagner la lumière du jour.

Tu viens ?

Il s'effaça pour la laisser passer et la suivit, plongé dans ses réflexions. Jamais il n'aurait pensé se remettre en question. Jamais il n'aurait pensé qu'une personne pouvait faire la différence. Mais qu'était-ce, ce lien étroit qui semblait les lier malgré eux ? Il se méfiait de lui-même, de ses passages lunatiques. Peut-être exagérait-il. Peut-être n'était-ce rien. Placer des espoirs dans quelque chose d'aussi hasardeux relevait assurément de l'inconscience. Cela ne lui ressemblait pas.
Il marchait d'un pas égal au sien, l'air impassible.

Tu comptes venir tout à l'heure ? Au match ?

Ils atteignirent l'extrémité du hall d'entrée et rencontrèrent quelques élèves à moitié endormis, qui semblaient surpris de voir ces deux grands solitaires ensemble. Un sourire amusait étira les traits de Thaddeus. Leur couple détonnait et il en était ravi. Faire dans le prévisible et le banal ne lui convenait pas. Lorsqu'ils arrivèrent à la porte de la Grande Salle, il s'arrêta et se tourna vers la jeune femme.

Tu as faim ?

Singulièrement, ils décidèrent de s'éloigner de cette aile de Poudlard. Thaddeus s'était effacé, galant, pour qu'elle puisse s'avancer la première. Alors, la Abigaëlle que tout le monde connaissait, celle à cette expression glaciale et stricte s'élança, de cette démarche qu'on apprenait aux jeunes filles à leur plus jeune âge, enchainement de gestes plus glaciles et majestueux les uns des autres, comme si elle se complaisait à épouser l'univers. C'était pourtant la plus triviale des habitudes, elle n'y tenait même plus interêt. Et puis, quelque part, elle savait qu'elle était cette manière d'être; après tout elle n'était pas tombée à Serpentard pour rien.Lentement, les couloirs glissaient pour mieux s'évanouir devant le regard de la jeune femme, absente. A travers ses tunnels parfois baignés de la lumière ocre de l'astre solaire, ne régnait que le bruit de deux individus qui se confondaient. thaddeus marchait à sa gauche; droit et fier. Impassible. Toute les idées qui avaient subitement fleuries dans les pensées d'Abigaëlle se fanèrent. Destabillisée, voilà ce qu'elle était.C'était tellement étrange de partager quelque chose avec une personne, cet espèce de lien qui se tisse en quelques regards, qui serait presque à vous décrocher le coeur de l'aorte. Tout cela lui était étranger. Et Abigaëlle était de ces personnes qui se méfiait jusqu'à eux même; incapable du moindre brin de confiance.Autant demander de l'argent à un avare. Abigaëlle Wilson était seule, toujours. Alors pourquoi cette soudaine euphorie ? Une simple exprérience, un divertissement de plus ? elle n'eut pas le temps de s'expliquer à elle même se qui infiltrait son être, l'a laissant glisser hors de ses pensées les plus sobres. Elle laissa échapper un soudain éclat de rire, qui mêlait la moquerie à la candeur, à l'amicale. Elle sentait le regard du jeune homme, désemparé, ne comprenant pas sa réaction.

- Je risque probablement de venir, tu as donc oublié que j'étais dans l'équipe de Quidditch ? Une occasion pareille pour riddiculiser les Gryffy ne se loupe pour rien au monde. Tout cela risque d'être plutôt divertissant si l'un d'eux finit encore à l'infirmerie parce que l'un de nos joueurs à "malencontreusement" tiré dans la mauvaise direction .

Malgré le ton léger qui avait submergé la voix mielleuse de la jeune femme, elle n'en resta aps moins perturber. Mais tout cela, était éternellement enfouit en elle. La chaleur qu'elle avait trouvée dans les intonations de Thaddeus était d'une affolante rareté, un chant que l'on ne trouvait pas chez elle, ni au sein des membres de leur maison. Alors, faisant mine de rien, elle continua de déambuler dans les couloris déserts de Poudlard, jusqu'au bout où se dressait l'imposante porte du Hall d'Entrée, les bruits des couverts et des premiers murmures s'élevaient de la Grande Salle. Comme chaque matin, Abigaëlle ne ressentait pas la fin lui tordre l'estomac, elle ne sentait pas le besoin d'avaler quelque chose par peur de tourner de l'oeil ensuite. Mais les quelques élèves qui passaient près d'eux suffirent à la convaincre d'accompagner le jeune homme. En effet, tous, les uns derrière les autres, ralentissaient le pas pour pouvoir effleuré du regard ces deux êtres à la réputation bien forgée. Un sourire s'installa sur les lèvres de la jeune femme, ils allaient tous craindre un mauvais coup, et le bal d'Halloween était dans deux petits jours maintenant. elle n'avait toujours personne, pas étonnant. Il n'y avait pas un seul garçon qui osait s'approcher d'elle. tous, pour la plupart, savait déjà la réponse, les autres n'avaient simplement pas le cran pour. Thaddeus s'adressa une nouvelle fois à elle, et c'est quelque peu songeuse qu'elle déversa ses prunelles d'un azur étincellant dans les abisses sombres de son regard.

- Oui.. assez. Mentit-elle à la perfection. Il faut bien manger quelque chose avant le match.

Déjà, à ces quelques mtos elle comprit l'empluer de la décision. Elle acceptait de se faire accompagner devant les autres élèves de la Grande Salle, devant les Serpentards. Et malgré ce fait curieux, elle trouvait cela particulièrement interessant. Ils allaient tous craindre la catastrophe, et se demander où pouvait bien se poser les limites de deux esprits tels que les leurs. Abigaëlle n'en possédait plus, des limites. Autant surprendre, s'amuser un maximum. Du moment que Thaddeus reste le même, et non pas une copie pâle de tout ces autres. D'un pas accordé, ils entrèrent dans la Grande Salle où, silence et murmures s'entrechoquaient, où les regards les dévisageaient pour venir fixer le solà à la minute où l'un des deux les défiait du regard. La chevelure blonde comme le blé de la Serpentarde battait le rythme de sa démarche en voguant sur ses épaules. Ils s'installèrent, indifférent du reste à la tble des Serpentards, face à face. Un sourire satisfait innondait déjà les lèvres subtiles d'Abigaëlle.

- On dirait que nous sommes au centre de la vague aujourd'hui. Tout le monde se demande ce que l'on prépare. On dirait bien que notre réputation dépasse les faits. Enfin, on peut toujours trouver un moment de s'amuser sur les autres. Je suis au courant de tes petites manigances, tu n'es aps si calme que tu n'y parais Thaddeus.

Abigaëlle se servit un simple verre de jus d'orange et se saisit d'une pomme rouge, tandis que Thaddeus hésitait sur ce qu'il allait avaler. Il laissa planer les phrases de la jeune femme dans un bref silence, come s'il méditait, comme si elle venait de le mettre à découvert.

- On pourrait toujours voir ensemble, s'il y a des compte à régler à quelque chose, quelqu'un...

Les idées fusaient déjà dans l'epsrit vif de la jeune femme, et le regar dinteressé du jeune homme le trahissait déjà. elle savait qu'ils étaient fondés dans la même terre, les mêmes souches. Et les premiers noms venaient déjà riccocher aux pensées de la Serpentarde " Lily Evans, James Potter, Sirius Black ce traitre ...".

(HS) Un grand pardon pour tout ce retard mais j'ai complètement déconnecté pendant un mois. J'espère que ton bac s'est bien passé ! (:

Thaddeus regarda la jeune femme avec attention. Cette rencontre semblait se prolonger d'elle-même, sans qu'ils aient besoin de forcer quoi que ce soit. Côté à côte, ils entrèrent d'un même pas dans la Grande Salle, sous les regards curieux et les chuchotements indiscrets des autres élèves. Thaddeus, d'abord amusé par leur réaction, commença à s'impatienter. N'avaient-ils rien d'autre à faire? Il se mit fusiller du regard tous ceux qui osaient lever les yeux sur eux. Il avait en horreur cette curiosité malsaine, qui avait remplacé le respect et la considération. Ils arrivèrent finalement au bout de la table des Serpentards et s'y installèrent, l'un en face de l'autre. Thaddeus, irrité, s'aperçut que la jeune femme souriait. Comment faisait-elle pour rester de marbre face à tous ces yeux inquisiteurs? Il ne pouvait supporter cela. Leurs regards l'encerclaient de toutes parts, l'emprisonnaient, le privaient de ses mouvements. Se débattant pour s'en dépêtrer, il ne faisait que s'y perdre encore plus. Il frissonna, l'air mauvais. Le rappelant à la réalité, elle fit tout de même une remarque sur la situation, puis sur leurs réputations respectives. Il l'écoutait en silence, attentif mais distant. Lorsqu'elle évoqua ses manigances, il la fixa brièvement, souhaitant savoir où elle voulait en venir. De qui parlait-elle? Des comptes à rendre, il en avait des tas. Potter, Evans, ces idiots de Maraudeurs... Tous semblaient attendre qu'on leur apprennent les bonnes manières. Puisqu'ils ne voulaient pas comprendre d'eux-mêmes que tout ne tournait pas autour de leurs petites personnes, il fallait bien que quelqu'un s'en charge pour eux. Et pour une mission comme celle-là, Thaddeus signait immédiatement. Lorsqu'elle précisa sa pensée, un éclair d'intérêt passa dans les yeux sombres du jeune homme. Un sourire se dessina sur son visage. Le sujet n'aurait pu être évité. Les mêmes aspirations brûlaient en eux, inondaient leurs veines ; ils étaient d'une extraction commune.

C'est une idée comme une autre... Inutile de citer des noms je crois, on doit probablement penser aux mêmes personnes.

Il avait adopté un ton détaché, sa fierté ayant repris le dessus. Il se servit distraitement de quelques pommes de terres dorées et poursuivit d'un ton neutre.

Mais ce n'est peut-être pas le meilleur endroit pour comploter, avec tous ces vautours autour de nous.

Il fit mine de se préoccuper de l'attention que leur portaient les autres élèves, cependant son esprit s'activait déjà, échafaudant mille plans à un rythme effréné. La douce vengeance qu'il attendait depuis trop longtemps déjà se profilait enfin devant ses yeux. Cela l'amusait d'ailleurs de se voir associé à une personne telle qu'Abigaëlle, car c'étaient de toute évidence des projets qu'il aurait du mener avec ses amis les plus proches. Mais cela lui importait peu, étrangement. Rien qu'un coup d'œil à la jeune femme lui avait fait comprendre qu'elle était aussi fiable et capable que la plupart de ses amis, voire plus. Et il en était sincèrement impressionné. Il leva les yeux, rêveur concentré, et fixa son vis-à-vis en souriant légèrement. Elle sembla immédiatement comprendre qu'il venait d'accepter son offre. N'importe où, n'importe quand, contre n'importe qui : il lui laissait le choix. Étrange pour quelqu'un qui voulait toujours tout contrôler. Mais les surprises semblaient se succéder ce matin-là. Lui qui prétendait se connaître paraissait forcé à se remettre totalement en question. Et puis, en fin de compte, où était le problème ? Seuls les imbéciles ne changeaient pas d'avis. Plus facile à dire qu'à s'en convaincre... Il s'extirpa de ses pensées et balada son regard dans la salle. Il aperçut de loin Rusard qui clopinait vers la table des Serdaigle, puis fixa les jeunes Serpentards, encore à l'état de nourrissons, mais qui, il l'espérait, feraient bientôt la fierté de leurs aînés. Il laissa échapper sa pensée :

Il est largement temps que notre maison récupère ce qui lui revient de droit.

Des flammes passionnées dansaient maintenant dans ses yeux noyés d'orgueil. Une énergie nouvelle se diffusa dans son être. Ses aspirations le galvanisaient, réveillaient ses membres endormis. D'une main volontaire, il se saisit d'un verre d'eau et le vida d'un trait, sentant avec délice le liquide froid coulant lentement dans son corps. Il le reposa et lança un regard évocateur à Abigaëlle. Il était prêt.

HJ/ Non, ne t'en fais pas. Je n'ai pas écris depuis plus d'un mois, avec le bac etc. C'est plutôt à moi de m'excuser pour la qualité de ce post. il faut le temps que je replonge dedans ! J'espère aussi, on verra les résultats la semaine prochaine !

A travers toute la foule bruyante qui se tenait dans la grande salle, deux coeurs ensevelis sous des hordes de passions vicieuses, infiltrés par les plus vifs torrents sanguins s'épanouissaient chacun de leurs côtés à s'imaginer le spectable qu'ils allaient mener à eux deux. Abigaëlle laissait son regard fouiller celui de Thaddeus, ce dernier se complaisant dans la toile futuriste que dessinait progressivement son esprit, à grands coups de pinceaux, esquissant déjà les victimes, jouissant d'une satisfaction encore artificielle. Le jeune femme se sentait presque troublée devant tant d'ambitions, bien évidemment, elle savait depuis un bon bout de temps que le Serpentard visait haut; mais certainement pas au point de ce douter qu'ils possédaient les mêmes couleuvres, le même point culminant. Mais la déconcertation n'avait aps sa place, non. Ce fut un pic d'adrénaline qui s'en prit à Abigaëlle. Il ne semblait pas avoir de limites pour ces deux là, les murs de Poudlard n'était qu'un fébrile jeu de cartes tremblant à la plus gracile brise. L'expérience risquait d'être d'autant plus intéréssante. Toute la salle déjà, tendait l'oreille aux bavardages qui couraient les tables. Mais rien à faire, tous, plus ignorants les uns des autres. La menaçe n'était pas seulement à l'extérieur. elle grondait silencieusement au fond des cachots, tirant sur les chaines infâmes qui, progressivement ne seront que poussière. Ce n'est qu'une question de temps désormais. Et si la zizanie venait à exploser dans Poudlard ? Apprendre la bonne leçon à tous ces prétentieux qui ne valent pas leurs titres, ces sangs de bourbes & ces sorciers de second rang. Abigaëlle le savait bien, en s'alliant à Avery, elle s'apprétait à faire le pacte le plus important qu'il lui est été donner d'adhérer. Elle ne se pliait sous les ordres de personnes, on ne cherche pas à apprivoiser les enfants de la liberté. Mais travailler en binôme, avec Thaddeus semblait d'autant plus agréable. Il devait être l'un des rares possédant assez de connaissances, d'agilité & de talent pour qu'elle s'attarde ainsi.

D'instinct, comme elle avait éternellement l'habitude, Abigaëlle s'appliqua à déchiffrer Thaddeus. C'était du pur réflexe, chercher à perçé la personne qui vous fait face à travers ses gestes, son intonation, ses regards. Et même si il se donnait cet air d'intéressé, elle était loin d'être dupe. Il brûlait d'envie de mettre en marche cette machine infernale. & la brûlure était tout aussi violente que commune. Les flammes venaient lécher allègrement les sombres pensées de la jeune femme, & son esprit empreintait déjà les chemins de ses réflexions. La voix du jeune homme raisonna, tranchante et sincère, et d'un simple mouvement de tête, la Serpentard acquiesa. Oh oui, il était plus que temps de changer les choses. Leur maison se voyait deshonnorée, et Poudlard infecté par une épidémie ravageuse de bétail galeux. Les deux prunelles sombres de Thaddeus vinrent s'entrechoquer au bleu limpide d'Abigaëlle. Et elle comprit que l'accord était passé. Machinalement, un sourire narquois vint se glisser au coin de ses lèvres, accompagné d'un haussement de sourcil.

- On dirait que les règles vont changées.

Ils se fixaient, déjà si harmonieux dans l'ambitions de leur vices.Elle savait qu'elle faisait le bon choix. Deux âmes d'une discrétion calfeutrée, d'un goût commun pour l'obscur. Elle avala son verre de jus d'orange, puis croqua dans sa pomme. Son regard se détacha de son précieux coéquipiers pour venir s'attarder sur les autres tables où les couleurs des uniformes se mêlaient. Elle savait déjà par où commencer. Mais ils étaient deux, & le commun accord était de rigueur. même si elle savait que ce ne serait pas un problème. LE Serpentard, Thaddeus Avery, aussi solitaire qu'elle venait de se joindre ouvertement à elle. C'était déjà un exploit en soi que deux personnes comme eux se trouvent. Elle attendit patiemment, dans un silence léger qu'il finisse de manger.

- On possède un peu de temps avant le match, on peut toujours aller faire un tour, loin de tous ces rapaces, non ?

Elle lui lança un regard qui se passait de mot. Presque inconsciemment pourtant, elle ne remarqua même pas cet éclat étrange dans le regard d'Avery. Elle possédait ce certain charme à convaincre du regard, le tout faisait le reste. Ainsi, il lui avait été si souvent facile d'attirer une victime à l'écart du reste. S'en était presque ennuyant de voir les autres céder aussi facilement. Mais ici, aucune manipulation, étrangement d'ailleurs. Juste l'envie soudaine de partager un peu de son quotidien. La journée semblait se dessiner agréablement, & Thaddeus ne laissait rien deviner qui puisse l'a faire culpabiliser de l'agaçer. Sans répondre, il se levait déjà pour faire le tour de la table et s'arrêter au niveau de la jeune femme, l'invitant par galanterie; dont les sangs purs semblaient être les derniers à en privilégier; à passer devant lui, ou tout du moins si ce ne fut seulement pour l'attendre. D'un geste habile, elle se trouva aux côtés du jeune homme et tous deux glissèrent d'un pas communs, gracieux et d'un naturel hautains vers le hall d'entrée; les voix s'écrasant derrière leurs dos. Du coin de l'oeil, elle pouvait voir l'agacement qui s'emparait de lui, un sulfureux dragon qui semblait détester toute cette agitation. Elle esquissa un discret sourire, tout en jouant négligellement avec une de ses longues mèches, l'entortillant entre son pouce et son index.

- A la fin de la journée ils en auront assez. nous n'avons qu'à faire en sorte que certains joueurs adversaires tombent de leurs balais, accidentellement.. cela va de soit !

Thaddeus lui jeta un regard, tout aussi interessé à l'idée d'éventuelles chutes chez les Gryffys. Ils pouvaient commencer par là après tout. Le match était dans quelques heures encore, et tous deux savaient très bien voler. Cela s'annonçait interessant. La mécanique se montait crescendo, s'acheminant d'elle même jusqu'à une quelconque stratégie. Ils continuèrent d'avancer jusqu'à prendre les escaliers qui menaient à leur salle commune. La lumière venait de s'éteindre de ses dernières lueurs sur les marches de l'escaliers. Ici, tout était constituer d'un amas d'ombres, de silhouettes lugubres. Les quelques flammes qui éclairaient le couloir venait glisser sur les traits réguliers de leurs visages. Donnant l'impression que le feu qui prenaient en eux trônait dans leurs iris respectives.

Thaddeus ne pouvait tempérer ce sentiment puissant qui s'était emparé de lui. Chaque battement de son cœur se répercutait à l'infini dans les profondeurs de son être, chacune de ses expirations semblait pouvoir détruire tout un monde. Il se sentait bien. Grâce aux projets qu'il ne pouvait maintenant plus chasser de son esprit, mais aussi grâce à la présence d'Abigaëlle à ses côtés. C'était très difficile pour lui de croire à l'existence de cette rencontre, à sa véracité. Comme si à chaque instant, l'image de la jeune femme allait s'évanouir. Comme si elle n'était qu'un songe, un trop beau songe vite balayé dans un souffle maladroit. Il la regarda intensément. Elle observait en silence le monde qui s'étalait, bruyant, sous leurs yeux, plongée dans ses réflexions. Il esquissa un sourire. Pourquoi deux individus si semblables se rencontraient-ils seulement ce jour-là ? Elle se retourna vers lui et lui proposa de s'éloigner, loin de cette fourmilière grouillante. Thaddeus ne put s'empêcher de remarquer son ton léger et sincère. Entre eux, pas de malhonnêteté, ni de faux-semblants. Une lueur scintillante brilla un instant dans les yeux du jeune homme. Lueur d'approbation, lueur de curiosité, lueur de... bonheur ? Peu importait après tout. Il se leva, sa galanterie ayant repris le dessus, et glissa gracieusement de l'autre côté de la table pour inviter Abigaëlle à passer devant lui. Il essaya de déceler de la surprise sur ses traits, mais rien ne semblait pouvoir l'étonner. Amusé, il la suivit d'un même pas silencieux le long de l'allée centrale. Les mêmes chuchotements, les mêmes regards qu'à leur arrivée attisèrent de plus belle son mépris flamboyant. Un regard de plus, rien qu'un, et il ne se contrôlerait plus. Il en croisa un. Mieux encore, celui d'un Gryffondor. Un pauvre Gryffy, minuscule et pathétique. Un rictus mauvais s'étira sur son visage, crispant ses traits, figeant sa mâchoire. Ses doigts effleurèrent le frêne lisse de sa baguette, mais Abigaëlle le coupa dans son élan. Il la regarda, interdit. Puis s'avoua qu'elle n'avait pas tort : ce n'était pas le moment, ni l'endroit. Sa dernière phrase résonna dans son esprit. Des chutes accidentelles ? Un divertissement de plus sur le terrain. Comment se refuser cela ?

Mmmh... Ça doit être mémorable de voir Potter pleurer. Tu crois qu'il nous en voudrait ?

Ils échangèrent malgré eux un regard moqueur. Leurs pas les menaient à présent dans les escaliers conduisant à leur Salle Commune. Plongés dans une pénombre étouffante, ils avançaient vivement, ombres parmi les ombres. L'obscurité semblait recracher progressivement les couloirs lugubres des cachots, pour mieux les ravaler après leur passage. Quelques flammes solitaires transperçaient ça et là la noirceur opiniâtre de l'air. Mais les deux Serpentards n'y faisaient plus attention. A force de vivre constamment dans une telle atmosphère, on finissait par y prendre goût. Lorsqu'ils arrivèrent devant l'entrée de la Salle, Thaddeus prononça le mot de passe et, fidèle à lui-même, s'effaça pour céder le passage à Abigaëlle. A son grand soulagement, la pièce était presque entièrement vide. Un feu crépitait doucement dans la cheminée. Il s'arrêta juste en face, appréciant cette once de chaleur sans laquelle la Salle aurait été plongée dans un froid invivable, même pour les plus coriaces. Du coin de l'œil, il vit Abigaëlle, qui s'assit dans un des fauteuils ouvragés à sa gauche. L'éternel et paisible silence qui régnait toujours entre eux s'installa. La pièce semblait animée par les lumières feutrées de l'âtre, éclairs de vie dans le sous-sol froid et triste des Serpentards. Des ombres projetées sur les murs de pierre dansaient tels des serpents de feu, tandis que les lampes vertes inondaient le plafond de leurs halos diffus. Les murmures des courants d'air s'amplifiaient, puis s'évanouissaient dans le néant. Sans réfléchir, Thaddeus souffla :

Tu sais, je n'ai jamais vraiment su partager...

Il sourit ironiquement en fixant les flammes ondoyantes, les yeux dans le vague. C'était comme s'il se parlait à lui-même. Comme s'il s'était perdu, quelque part, loin de là, dans les profondeurs de sa mémoire. Ses doigts s'attardaient sur les dessins complexes qui ornaient le manteau de la cheminée. Abigaëlle remua légèrement, le ramenant à la réalité. Il secoua la tête, confus.

Hum excuse moi. Je...

Il soupira. Sa phrase aurait pu passer pour un regret de sa part de faire confiance à la jeune femme, ou une remise en question de leur binôme. Mais c'était tellement plus sincère et spontané. Il tourna la tête et croisa son regard, s'apprêtant à continuer. Cependant, il vit aussitôt qu'elle avait compris. Compris que cette fois, Thaddeus Avery avait réellement partagé quelque chose avec quelqu'un, sans calcul ni arrière-pensée.

HJ: Pardonne tout mon retard, je gère vraiment pas :$

La noirceur des cachots qui s'efface à chaque pas pour mieux vous engloutir, sombres monstres des bas fonds de Poudlard. Les flammes crépitaient, claquant leurs langues de feu dans l'atmosphère lourde des étroits dédales qui menaient à la salle commune. Obscurité se tassait autour de leurs silhouettes, mais leur détermination était sans appel, Thaddeus et Abigaëlle savaient exactement où leurs pas les entrainaient. Bien assez vite, les bruits de leurs pas calfeutrés cessèrent de battre la pierre, et, brisant le silence constant, le jeune homme prononça du bout des lèvres le mot de passe avant de s'éffacer, laissant la place à Abigäelle. Cette dernière le gratiffia d'un bref sourire, qui vogua une fraction de secondes sur les lèvres voluptueuses de la Serpentard. Par pur et simple réflexe, le regard d'azur parcoura la salle vaste & froide des vert&argent. Il y avait seulement deux trois élèves qui s'étaient réfugiés dans un coin, pour capturer une faible once de chaleur parmis toute la rudesse de l'univers constant de leur maison. tout ici n'était que figé, froid et ne rappellait que trop amèrement à la jeune femme les salles protocolaires de la résidence familiale.A moins que cela ne soit une vulgaire excuse pour venir se réfugier près de l'immense cheminée qui se dressait, bouquet enflammant la salle de ces étincelles sanguines, s'alléchant aux murs, se jouant des perspectives qui couraient sombrement tout autour de la pièce, s'entrechoquant entre elles. Abigaëlle s'assit dans un fauteuil, tout près de la source de chaleur, et ramena ses cheveux devant son épaule, y laissant glisser ses longues mains glaciles. Cet instant comportait un vague arrière goût de souvenir, d'hiver rude passé près du feu, lorsque tard le soir, la neige et le vent, en un couple mortuaire, venaient s'abbatre sur les vitraux disproportionnés, dissimulé derrière une amsse d'épais rideaux d'un rouge sang, sombre.Et de la même façon, à cet instant, les prunelles de glace se laisser emporter dans une valse lancitante, semblant braver de sa froideur la fouge des ficelles d'or qui ondulaient. Les courants d'air allaient et venaient, inlassable symphonie , jusqu'à ce que, à travers ce langoureux silence, la voix de Thaddeus murmura à peine quelques mots. Un enchainement de syllabes qu'elle dû analyser un bref instant, craignant d'avoir mal perçue ses paroles. Mais bien vite, Abigaëlle devina rien qu'à travers le ton douloureux qui lui avait raper la gorge, ce sourire tordu qu'il afficha, ce regard sans joie, perdu dans ses propres méandres, Thaddeus sentait glisser en lui la même émotion.Le regard de la jeune femme filait sur lui, cherchant à le découvrir un peu plus, accrochant ses prunelles à la façon dont ses doigts suivaient les contours des ornements.Elle s'apprêta à dire quelque chos,e se redressant dans son fauteuil. Mais déjà, il plongeait dans sa propre confusion, la laissant échapper un sourire, chaleureux. Elle n'eut rien à ajouter, qu'il plongeait ses sombres iris à travers les siennes, si limpides. Et il chamboula un peu plus la jeune femme, inconsciemment. Il y avait cette lueur à travers lui, frêle et sauvage, sans repère. Les sensations étaient nouvelles, et Abigaëlle savait de quoi elle parlait. Combler l'absence acide des années écoulées. Avoir apprit avec, pour seule compagnie, sa propre solitude, la laisse passée autour du cou. Coincée dans de stupides obligations. Elle soupira à son tour, et ne put empêcher ses propres prunelles de l'a trahir, troublée.

- Ne t'excuses pas. Je connais, aussi ..

Elle détourna le regard, soudainement itnerdite. Elle dégagea négligemment une mèche de son visage qui, la seconde suivante, reprit sa place initiale, retombant devant les yeux de la jeune femme. Une expression d'une infime tristesse tirait les traits d'Abigaëlle, des choses en pagaille, coincées au plus profond de ses entrailles. Sans aucune sortie, pour ses sombres démons. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine, y déposant son menton.

- Je ne suis pas habituée, à la sincérité. Ni même à la compagnie.

Ce n'avait été qu'un murmure, mais cela avait suffit pour claquer dans le silence qui pesait à travers la pièce. Sentant quelques regards s'attarder près d'ici, Abigaëlle défia les seuls autres Serpentards présents, trop loin pour entendre la voix des deux 5° années, et pourtant si près. Mais apparement, le fait d'être prit pour cible par le regard de la fameuse Wilson suffit à les faire déguerpir en moins de temps qu'il n'en fut. Désormais, il ne restait plus que eux deux. Les deux élèves véritablement respecter comme de purs Serpentards, semblables à ceux qui ont fouler ces lieux avant eux, des enfants comme les Black ou les Lestrange, ou encore les Malfoy. Mais tout ça, ce n'était que des noms. Et elle le savait, tout deux étaient, en quelque chose qu'elle ignorait encore, différents de ces autres. elle glissa du sommet de ses songes quand, presque surprise, elle se rendit compte que Thaddeus était venut s'asseoir sur l'accoudoir de son fauteuil, pensif. Elle l'observa, éternelle curieuse à deviner ce qui pouvait bien fourmiller à travers sa carcasse entière.

Perdu. Loin au large, là où les eaux sombres se complaisent dans leurs murmures interdits. Loin, si loin de cette côte dont les vagues malicieuses se jouent sans répit. Loin de ce monde prévisible et certain, loin de toutes les convenances et loin de tous les maux. Comme si rien ne pouvait l'atteindre. Comme si tout se jouait là, dans ce lointain si proche, dans ce néant si plein. Déjà, il avait perdu pied. Déjà, il luttait pour ne pas se laisser emporter. Malgré lui, il arracha son être à ces incroyables abysses, au fond de ses pupilles, préférant ne pas courir le risque de s'y perdre davantage. Touchant la réalité du doigt, il vit sur ses traits la tristesse. Puis sentit son amertume, devina sa douleur. Un soupir imperceptible que dévore le silence. Soulagé de sa présence, compatissant à ses obscures pensées, il se tourna doucement pour l'observer.

Ni mensonges, ni faux-semblants. Rien qu'elle, entière et vraie. Un sourire se dessina lentement sur le visage du jeune homme. Les barrières étaient-elles tombées ? Il la vit relever la tête pour lancer un regard de défi aux jeunes Serpentards qui s'attardaient dans leur intimité. Un nouveau sourire étira ses traits. Non. Elle restait fidèle à elle-même. Soupir de soulagement. D'un pas silencieux, il la rejoignit et prit place sur l'accoudoir de son fauteuil. A nouveau, il s'abîma dans la contemplation des flammes dansant et fouettant la cheminée de leurs membres rougeoyants. Un nouveau silence s'abattit, cependant l'atmosphère semblait s'alléger, débarrassée du fardeau des aveux. Il tourna doucement la tête. Elle l'observait. Dans un léger sourire, ils se jaugèrent en silence.

Le temps glissait sur eux. Répit dérobé aux heures impatientes. Insouciants voleurs se jouant des représailles, se délectant de leur audace. Comme il aurait été facile de s'abandonner dans cette veille insolente. Ignorant tout le reste. Tendre amertume envers ce monde qui tournerait aussi bien sans nous. Mais leur course contre le temps n'aurait pu durer. A regrets, ils quittèrent ce havre invisible qu'ils avaient créé de leurs mains pour replonger à corps perdu dans une froide réalité.

Frissons de l'âme.

Leurs yeux ne se quittaient pas. Leurs souffles se confondaient. Esprits jumeaux s'attardant dans une contemplation mutuelle. Comme si le simple contact de leurs pupilles leur permettait de se lire, de se lire entièrement, de se lire jusqu'au bout. S'accrochant les unes aux autres sans pouvoir jamais s'abandonner. Douce perdition que celle qui s'offrait à eux. Égarés l'un dans l'autre, incapables de retrouver leur propre substance. Leur propre intégrité.

Longtemps, il ne voulut pas rompre ces liens qui semblaient le rattacher à la vie-même. Puis cette même pensée pernicieuse s'insinua en lui, faisant frémir la moindre parcelle de sa carcasse. Se pouvait-il qu'il se soit emprisonné ? Pourquoi cette proximité, pourquoi ce rapport étrange ? Il laissa flotter ses inquiétudes dans l'air, les laissa l'étouffer inexorablement. Avait-elle vu cet imperceptible éclair de malaise passer dans ses yeux sombres ? Ses pensées, à force de s'entrechoquer, semblaient prêtes à se briser, à répandre sur son être leurs fragments endoloris. Perdu à nouveau ? Impossible. Une vague de chaleur se répandit en lui, à ce simple mot. Impossible. Il savoura de cet impact, se rit de sa propre confusion infondée. Un simple faux-pas. Rien que cela.

Rassuré, il reprit contenance. Ses yeux ne le lâchaient pas, les siens osaient à peine ciller. Sans savoir pourquoi, il parla d'une voix assurée mais à peine audible, comme pour ne pas briser un silence si lourd de sens.

Je n'ai pas l'impression que la question de la sincérité se pose finalement.

Amusée, elle lui sourit d'un air entendu.
Tandis qu'autour d'eux s'activait un monde fébrile, il songea que, à cet instant, rien n'aurait pu être plus insignifiant à ses yeux.

HJ/ Excuse moi pour l'absence de réponse. Ainsi que pour la qualité de ce poste, j'ai quelque peu perdue la main.

Les ombres insolantes des flammes qui s'entrechoquaient dans l'antre de la cheminée semblaient valser le long du visage d'Avery. Une course effrénée à travers les traits délicats et pourtant si froids du Serpentard. Les lueurs déambulaient jusqu'à venir mourir dans l'âbime de ses yeux. Un gouffre sans fond. Là où le silence est maitre de tout. Là où personne ne peut entendre votre douleur, enterrée sous les cendres. Quels étaient les propres démons de Thaddeus ? Il y avait des lambeaux souillés de souvenirs. Des amas de mystères qui pendaient au profond de son être. Abigaëlle jouait avec le feu, inconsciemment elle cherchait une faille, quelque chose qui était brisé en lui. Car elle même, avait tout un empire détruit entre les mains. Mais personne n'avait à toucher à cet univers stérile de tout sentiments. A l'agonie prématurée de l'enfance qu'elle n'avait jamais possédée. Alors oui, aussi cruellement qu'elle le pouvait, elle fouillait les regards des autres, à l'affût d'un réconfort silencieux, à prier pour ne pas être la seule dans un état pareil. Mais ce n'était que parenthèses et sous entendus. Du temps perdu à pleurer des fantômes.Leurs souffles résonnaient dans un même rythme, leurs pupilles interrogeaient mutuellement. Deux corps hantés par l'ambition. Des âmes cherchant l'apogée d'un règne face à l'étouffement permanent qui s'exerce autour d'eux. Abigaëlle se percutait à ses rétines, s'accrochait aux quelques éclats de ses pupilles. Il n'y avait rien à dire. L'atmosphère était narratrice elle même, se délectant de confessions silencieuses.

Puis, elle se percuta à d'étranges doutes qui lézardaient son regard. Elle n'avait rien à lui dire. Elle n'avait pas les mots suffisants sur l'instant. Elle ne les avaient jamais possédés. Ils étaient trop impudents, et elle n'était pas là pour ramasser de vieux cadavres. Heureusement, son malaise sembla passer en quelques secondes, il retrouva cette allure déterminée, éternelle seconde peau. Elle savait qu'il était un allié précieux, pleins de ressources. Elle le respectait, pas pour son rang social comparable au sien, mais plutôt par la grandeur qui émanait de lui. Naturellement intelligent, intouchable. De ceux qui allaient survivre d'ici peu de temps. Car il était vrai que les années pour chacun d'entre eux étaient en suspend. S'adonner à l'oisiveté en attendant un jugement, un unique et dernier chapitre. De ceux qui ne connaissent pas de lendemain. Toujours plongée dans les profondeurs obscures & pourtant si loin de la pièce actuelle. Ce ne fut que la voix caverneuse, rauque et mesurée du jeune homme qui sortit Abigaëlle de sa léthargie. Quelques mots qui lui administrèrent un sourire sincère, satisfait était le mot juste. Oui, Thaddeus était admirable et inspirait le respect, même pour elle. Il s'avait renverser ses excès & engloutir l'attention des autres. & il semblait être l'un des seuls êtres aptes à pouvoir encore divertir le monstre incompréhensible qu'était la jeune femme. A cette pensée, son rictus s'agrandissa en un sourire plus marqué, laissant deviner une fausette. Cette réaction, démolissant la froideur éternelle qui sedressait dans la salle, sembla se glisser jusqu'aux propres veines de son interlocuteur qui étouffa un léger rire, un vague sourire s'attardant sur les lèvres. Avait-il une raison cohérente à cette soudaine forme de bonne humeur qui émanait d'eux, à tel point que les élèves se retournaient pour voir si un sort ne se jouait pas d'eux ? Cependant, en une fraction de seconde elle reprit elle même contenance. & très vite, les mécanismes compliqués d'Abigaëlle refirent surface. Ils s'amusaient à réfléchir à quelque chose de sournois, de considérable. Le regard porté sur Avery, elle saisit vite qu'il serait partant. Après tout..il n'y avait rien à comploter avec sérieux en ce moment.

- Pour en revenir au match de cet après midi.. que dirais-tu si, effectivement, on faisait manger la poussière à Potter ?

Elle sourcilla, un air machiabélique se mêlant subtilement avec sa beauté. Comme si une tempête avait prit possession de ses prunelles d'azur. Comme si tout se déchainait à l'intérieur d'elle même.

- Ce serait aisé, il est trop prétentieux pour regarder ce qui est autour de lui & d'autant plus au dessus de son propre orgueil.

Elle avait déjà son idée sur la méthode. Le regard qu'il affichait en disait long sur sa réponse. Elle éveillait les ténèbres malsains du Serpentard, à en juger par l'émotion lointaine qui trahissait son visage, il se délectait d'une scène future. De plus, les Gryffondors deviendraient plus méfiants tandis que d'autres , plus craintifs. La belle affaire que d'animer quelques déboires dans les couloirs de Poudlard. Le mécanisme pourrait ainsi atteindre une corde plus sensible, qui remuait tout le monde. Severus ne cessait d'être l'ombre de la sang de bourbe qu'était Lily Evans. Un tableau répugnant, insultant pour chacun. Elle savait à quel point Avery détestait cette relation. Abigaëlle quant à elle, comptait ouvrir les hostilités comme il se doit. Ils avaient chacun à y gagner. Pour l'un l'honneur sauver d'un ami et pour l'autre, le besoin insoutenable d'injecter la zizanie dans les moeurs. La décision était sans appel. De plus, le bal de Poudlard s'annonçait, et il fallait avouer qu'elle avait déjà ses idées sur les coups à porter. Les gens ne se doutaient de rien, voilà trop longtemps qu'elle attendait sagement dans son coin l'occasion de s'adonner à quelques amusements. Le mystère était délicieux, rien ni personne ne se douterait d'où le coup allait être porté.

Ce redressant dans le fauteuil, elle tendit sa main dans la direction du Serpentard qui semblait décidé. Elle l'inspectait minutieusement du regard, scellant son choix.

- Thaddeus Avery est-il partant ?

Révélant un air amusé, il serra la main de la jeune femme avec delicatesse. Avery & Wilson, complètement improbable. Trop indépendants, trop solitaires. & pourtant, ils venaient de signer un pacte sans précédent. Oui, un règne absolu venait de naitre dans les bas fonds des cachots. Deux êtres, une seule et immense ambition.

HJ/ Désolée, pour la longueur ridicule, pour la qualité encore plus ridicule... & ne parlons pas du retard !

L'atmosphère avait subitement fait volte-face dans le sombre repère des Serpents. Leurs sourires, leurs regards, avaient absorbé l'hostilité du lieu, indécemment étiré leurs propres forces à travers l'inanimé et le glacial. L'air s'animait. La joie avait fait irruption dans l'endroit le plus improbable du château. Alertés par ce changement radical, cette insertion aux antipodes de leur quotidien, les quelques élèves présents faisaient converger leurs regards sur ces deux carcasses qui en étaient l'origine, perplexes, presque insultés. Et en un instant, l'exaltation retomba, alla s'écraser contre les murs de pierres, s'enfouir dans le sol aux claquements impudiques. Tous deux réadoptèrent ce masque, imprimé sur leur peau à force d'y être appliqué. Abigaëlle murmura quelques mots, Thaddeus sourit. Ils commenceraient donc par Potter. Pourquoi pas. Son visage s'animait pernicieusement, ses prunelles brillaient d'un éclat malsain. Thaddeus ne put retenir un petit rire. Elle était absolument fascinante. Aura de malheur, aura de bonheur, elle jonglait avec une habilité insolente, se jouant de tout ce qui était à sa portée, et même au-delà. Qui pouvait se vanter d'avoir jamais rencontré une telle personne ? Elle reprit la parole, enfonça plus encore sa réputation dans le crâne d'un Thaddeus déjà conquis.

Au-dessus de son propre orgueil ? Il est tellement démesuré qu'il ne sera pas aisé d'en trouver le sommet...

Le visage vaniteux de Potter se dessina dans son esprit. Un courant de haine le parcourut, plus intense que jamais au vu de son aversion toujours grandissante. Potter, Evans. Deux obstacles, à ses projets, à leur bon déroulement. Il fallait vraiment que quelqu'un se charge d'eux. Ses mâchoires se crispèrent d'instinct, son regard se durcit. Cette situation était inacceptable. Abigaëlle lui tendit la main, attentive à ses états d'âme, les traduisant avec une justesse peu surprenante venant d'elle. Amusé, il saisit délicatement sa main et la serra en la regardant intensément. Un geste si futile en apparence. C'était risible lorsqu'on savait, comme tous deux, ce qu'il représentait réellement. Une alliance inédite, en importance, en conséquences, dans toute l'histoire de Poudlard. Un sacre, un règne, partagé entre deux individus en tel état de concordance que cela relevait du surréaliste. Ils étaient deux à présents. Deux solitaires, certes, deux phobiques de l'attachement, de l'emprisonnement volontaire, mais aussi deux âmes jumelées par la même ambition. Le jeu prenait une tournure intéressante...

Alors, quelle méthode avais-tu en tête ?

Car elle en avait une, c'était indéniable. Et par galanterie, par respect, il accepterait de la laisser guider... cette fois. Après cet improbable coup d'essai naîtrait un véritable binôme, mais le temps ne manquait pas. Cela pouvait attendre un jour de plus. Lorsqu'une telle occasion se présente, on se montre patient, le temps n'a plus vraiment d'impact, tant qu'on ne perd pas la finalité de vue. Il fixa profondément les prunelles éclatantes de la jeune fille, l'écouta avec attention. Elle savait pertinemment ce qu'elle voulait, mais aussi comment l'obtenir. Il retint un nouveau sourire. Il fallait dès à présent qu'il s'habitue à la valeur que revêtait cette rencontre ; s'émerveiller à chaque constat n'était pas acceptable, cela fausserait leur entente.
Une pensée s'échappa par ses lèvres, claquant dans l'air avec mépris.

Au moins, sur son balai, Potter ne pourra pas appeler ses petits chiens à la rescousse...

Enfin allait-il devoir se comporter dignement, dénigrer sa lâcheté. Une première.

L'alliance qui se scella physiquement entre eux ne fit que raviver de plus belle la folie qui couvait dans les artères de la Serpentard. Elle se délectait déjà du spectacle dont ils seraient les propres scénaristes d'ici peu. Existait-il des âmes comme les leurs prédestinées dès la naissance pour mener à bien des plans, à se vouer à de grandes choses avec la plus délicate subtilité ? Elle ne pouvait qu'en être persuadée face à l'audacieux mélange que constituait le jeune homme. Elle soulignait les traits de ses expressions, ceuxs qui laissaient entrevoir un caractère fier & ambitieux. Son regard était animé par de sombres éclats qui venaient mourir dans l'océan glacé baignant le propre regard d'Abigaëlle. Les quelques mots qui s'échappèrent des lèvres d'Avery, Abigaëlle les laissa filer à travers le silence lourd des cachots. Ils résonnèrent comme un simple murmure, à peine audible & venant s'échouer dans le confinement quasiment dérangeant de la pièce. L'amas d'absence verbale était constamment comblé par la prédominance de lourds et riches tissus qui s'imposaient en d'immenses cascades le long des murs & des fauteuils. Tandis que les personnes présentes semblaient s'intéresser d'un peu trop près à leur conversation, Abigaëlle se permetta un discret coup de sa baguette, aucun son pourtant ne vint percuter ses lèvres. Aussitôt, les pots d'encres se mirent à couler à flot sur les cours éparpillés des curieux, se projetant même sur leurs propriétaires & les élèves alentours. L'affolement qui s'éleva, se percutant dans les échos de la pièce, permit à Abigaëlle de reprendre le plus naturellement possible leur discussion, imperturbable. Après tout, il avait cette courtoise éducation de lui céder le commencement. Même si, secrètement, il n'y avait pas moins protocolaire que la descendante de la lignée Wilson. Un bref rictus vint s'accrocher aux coins de ses lèvres. Elle remarqua même le léger froncement de sourcils de Thaddeus qui devait se demander ce qui traversait son esprit. Elle se reprit la seconde d'après, l'expression imperméable au monde extérieur au sien. Thaddeus était lui même sur la bonne voie, personne ne viendrait en aide à Potter en plein match de Quidditch.

- Nous savons tous deux que Potter est arrogant donc...

Elle marqua une pose & appuya ses coudes sur ses genoux afin de se pencher légèrement vers Avery, engloutissant les pupilles du Serpentard à travers les siennes. Elle émit un léger mouvement des sourcils, il était tout aussi avide qu'elle.

- Dans ce cas, il surveillera certainement ce qui se trouve sous lui, anxieux de perdre sa place. Mais il ne lui viendra jamais à l'esprit de regarder au dessus de sa tête. Un accident est si vite arrivé..La confusion, la surprise de altitude & Potter se retrouve au sol, suffisament abîmé pour faire un tour par la case infirmerie. Je pensais aussi à la feinte de Wronski vers le sol, Potter ne s'y attendrait même pas ! Comme ça nous ne sommes pas pénalisé & son orgueil en prendra un coup..

Elle s'arracha au regard de Thaddeus pour s'immerger dans un vague léthargie. Le somptueux mécanisme s'animait à travers Abigaëlle. Une immonde folie s'agitait à travers sa cage thoracique & se pendait toujours un peu plus à ses côtes. Ce n'était que le début, les détails d'une machine bien plus audacieuse. Elle comptait bien se tenir à ses propres promesses. Faire régner un climat de terreur à chaque cois de couloirs. Que les élèves ne puissent plus s'aventurer tranquillement dans les étages sans craindre une mystérieuse agression. Perpétuer l'horreur, la personnifier de la plus étrange façon dans l'imaginaire humain. Il n'y avait rien de bien innovant. Juste une question de ruse. Les gens craignent d'autant plus ce qu'ils ne peuvent clairement voir. Moins vous leur en montrez & ils craindront d'autant plus de s'y confronter. Oui, il fallait que quelqu'un matérialise les peurs. & pourquoi ne pas faire courir des épouvantards dans le chateau juste le temps que ces incapables de professeurs ne règlent le problème ? Cela permettra quelques sueurs froides, quelques cris stridents & des larmes d'angoisses. L'être humain est faible, seul. Oui, ils leur fallaient désunir. Elle braqua ses abisses de glaces sur Avery. Elle pouvait voir qu'il était traversé par ses propres songes.
- Quelques idées ?