Cours d'arithmancie de 5e année : octobre 1975.

Un petite ANNONCE d'abord : règlement concernant le cours d'arithmancie.

Bonjour à tous !

Les inscriptions à mon cours sont officiellement terminées pour cette année.
Aussi, avant de commencer le sujet, j'aimerais préciser la façon dont il va se dérouler (puisque les administrateurs m'ont gentiment laissé le champ libre quant à son organisation) :

Je vais poster dans quelques minutes le premier post du sujet. Si quelqu'un veut y répondre, je propose de ne pas faire comme le cours de DCFM avec un ordre de passage, sinon le sujet risque également de stagner, mais plutôt comme ceci : vous voulez répondre (pas à votre propre post, laissez au moins une personne entre deux de vos posts, et si je vois que cela devient une conversation à deux j'interviendrai), vous postez d'abord un petit post « Prénom, Nom réserve le droit de réponse pour les prochaines 24h. ». Une fois votre réponse écrite, sous les 24h, j'insiste, postez-là et supprimez votre « réservation ». Voilà, je propose d'essayer comme cela, on verra si ça marche !

Ah et dernière remarque, ce serait bien que après mon premier post tout le monde réponde une fois, en gage d'acte de présence... Voir s'il n'y a pas des désistements, par le plus grand des hasards !

Bonne journée !

L'aube s'était levée sur une de ces journées, où, sans aucune raison, les rayons du soleil perçant à travers les lourds rideaux de Poudlard caressaient la peau, au lieu d'éblouir les yeux endoloris, où la chaleur et le confort du lit ne suffisaient pas à retenir un élan enthousiaste vers cette journée, et surtout où, comme ça, des fossettes s'étaient creusées à l'instant même où le rêve avait basculé. Curieuse chose que le réveil. Imprévisible et crucial. Assise en tailleur sur son lit, la couverture en bavoir géant remontant jusqu'à ses épaules, Septima Vector se tordait le coup pour admirer le réveil du Parc, l'ascension du soleil dans le ciel troublé d'automne, les crépitements pailletées qui recouvraient le Lac encore endormi. Un des privilèges à avoir remplacé, sa retraite à peine amorcée, un vieux professeur avantagé par son ancienneté, et dont les appartements étaient par conséquent extrêmement bien situés. Poudlard lui avait absolument tout donné. Si cela ne faisait pas 5 années qu'elle arpentait ses couloirs, elle aurait cru à un rêve, attendant avec anxiété l'instant où elle se réveillerait, dans le lit miteux de l'étage surplombant le magasin qui l'était tout autant, où elle avait passé au moins une bonne éternité. Dans un sourire, elle fit voler sa couverture multicolore jusqu'au bout du lit et étira ses membres encore endormis. Une fraîcheur qu'elle n'avait pas soupçonnée la fit frissonner, et dans un petit cri amusé, elle courut jusqu'à sa penderie et enfila une robe de sorcier d'un orange flamboyant, tout en établissant mentalement son programme de la matinée. Phase une, razzia de petits pains dans la Grande Salle. Phase deux, salle des professeurs, pour partager sa bonne humeur. Phase trois, salle de classe et préparation du cours des 5e années. Perspectives pour le moins réjouissantes ! Un coup d'œil dans son miroir, un coup de peigne dans ses cheveux, qui à leur habitude refusèrent d'aller dans le sens de la pesanteur, et elle s'éclipsa de sa chambre pour se mêler à la fourmilière.

Tout en parcourant les couloirs, elle s'amusa de l'air hagard de certains étudiants. Travail acharné ou veille prolongée dans les salles communes ? La jeune femme se lança dans un jeu d'esprit ridicule, pour se mettre en jambes, collant sur tel ou tel front telle ou telle étiquette. Absolument puéril. Et dire qu'elle ne valait pas mieux que ces gamins de 14-15 ans ! Elle leva les yeux au ciel en retenant un sourire et adopta le visage sérieux de l'enseignante type de Poudlard. Dans un élan qu'elle aurait qualifé de « McGonagall », elle réprimanda même un première année, qui avait escaladé une des torches en pierre du Hall pour passer timidement sa main au dessus de la flamme, sans doute pour vérifier, dans un excès de zèle incroyable, que la croyance populaire selon laquelle le feu brûlait n'était pas une conspiration mondiale pour protéger un quelconque secret terriblement obscur. Arrivée dans la Grande Salle, par la grande porte, non pas par le petit cagibi professoral que tous les professeurs empruntaient toujours pour... elle ne savait pas bien quoi, en réalité, elle avança d'un pas vif vers la table des professeurs, entièrement vide, et saisit une corbeille de petits pains dont personne ne semblait vouloir, avec la promesse muette de rapporter la corbeille aux cuisines l'après-midi même.

Elle poursuivit sa marche comme prévu vers la salle des professeurs. Lorsqu'elle en poussa la porte, elle trouva une ambiance besogneuse à laquelle elle n'avait pas songé une seule seconde. Chourave était penchée sur des copies, marmonnant et secouant la tête dans de petits mouvements excités, Slughorn écrivait avec application quelque chose qui ressemblait à une lettre, et Scoliarev lisait un livre à la couverture noire et abîmée, dont elle ne parvenait pas à saisir le titre. Avec une pointe de déception, elle tourna les talons et se retira en silence, pour troubler le moins possible. La phase deux ainsi avortée, elle se rendit jusqu'à sa salle de classe, où elle inscrivit d'un coup d'œil son traditionnel « Bienvenue !» sur le tableau noir. Elle alla poser son sac à son bureau et ouvrit un vieux roman à l'eau de rose absolument ridicule qu'elle avait déniché à la bibliothèque. Cela l'amusait : tous ces savoirs, toute cette maîtrise de la magie, pour écrire de tels romans de gare, de ceux qu'elle avait connu dans le monde moldu. Risible, réellement. Aussitôt plongée dans sa lecture, elle lançait quelques « Bonjour » distraits, quelques sourires absents aux élèves qui entraient déjà au compte goutte. Elle s'efforçait de ne pas trop pouffer toute seule, et s'appliquait bien à garder son livre devant son visage, pour qu'aucun élève ne remarque tout ce plaisir qu'elle avait à lire quelque chose d'aussi niais. Car quoi de plus beau qu'une véritable croûte littéraire ? Cruel, toutes ces moqueries sourdes au style de l'auteur, mais absolument succulent !

Un raclement de gorge l'extirpa brusquement d'une métaphore fascinante d'irréalisme (qui aurait cru qu'il y avait un lien si tenu entre une femme – aimée, précision importante - et un gobelin). Elle leva la tête, le ventre contracté de tous ces rires étouffés, et se leva vivement de sa chaise en voyant que la classe devant ses yeux était complète. Elle se racla la gorge à son tour et s'efforça – avec brio, doit-on le préciser – d'adopter une conduite absolument naturelle.

Bonjour à tous. Est-ce que vous êtes tous là, nous pouvons commencer ?

Sourires amusés dans les rangs, auquel elle joignit de bon cœur le sien.

Bien. Une question, aujourd'hui.

Elle fixa tous ses élèves tour à tour, énigmatique.

D'où viennent les incantations ?

Dans l'assistance, plusieurs clignements d'yeux étonnés, des moues dubitatives, des soulèvements de sourcils, des sourires d'intérêt. Dans un sourire en coin, elle croisa les bras sur sa poitrine et s'adossa au tableau. Connaissant le cru qu'elle avait devant elle, elle était sûre que des réactions à chaud n'allaient pas tarder à fuser.

C'était un de ces jours d'automne où le soleil daignait encore faire quelques apparitions. Traversant les fenêtres du château de ses rayons timides, il donnait aux lieux un tout autre aspect, le rendant presque vulnérable. C'était comme si Poudlard allait révéler tous ses secrets au soleil qui pénétrait son âme tout doucement. Les élèves, inconscients de cela, se préparaient à aller en cours. Certains, ayant eu du mal à se lever, avaient loupé le petit déjeuner et devraient attendre midi avant de pouvoir engloutir quelque chose préparé par les elfes. Néanmoins, les absents de la Grande Salle avaient été plutôt rares, le soleil d'octobre donnant visiblement à tous les habitants du château une vigueur plutôt inhabituelle.

Severus, lui, comme tous les Serpentard, ne s'était pas réveillé avec les rayons du soleil. Leurs dortoirs étaient situés dans les profondeurs du château, aussi aucun effleurement du soleil n'arrivait à y entrer. C'est pourquoi, lorsqu'ils étaient tous sortis de leur Salle Commune pour se rendre à la Grande Salle avec les autres, avaient-ils été pour le moins surpris de constater que l'astre solaire avait daigné les honorer de sa présence en ce jour doux d'automne. Severus, pour une fois, étira de manière infime ses lèvres, dans un sourire à peine amorcé. Bizarrement, il savait que ça allait être une bonne journée. Il prit alors son petit déjeuner avec plus d'entrain que d'habitude, même si personne ne le remarqua. Il eut même quelques mots pour Avery ou Mulciber, ce qui lui arrivait rarement le matin, préférant manger en silence après des nuits souvent agitées. Il dormait mal en ce moment. Enfin, pas qu'en ce moment. Cela faisait un bon bout de temps que ses nuits n'étaient plus calmes. Il secoua la tête pour ne plus penser à ça.

À la place, il se rappela soudain qu'il commençait par un cours d'arithmancie. Il leva les yeux sur la table des professeurs et constata que le professeur Vector n'était pas là. D'ailleurs, si beaucoup d'élèves étaient présents, on ne pouvait pas dire que c'était le cas pour les professeurs. Finissant son jeu de citrouille, Severus se leva et prit la direction de la salle d'arithmancie. Lorsqu'il entra dans la classe, quelques élèves étaient déjà présents. Il remarqua tout d'abord le traditionnel "Bienvenue !" écrit sur le tableau alors que son professeur lui lançait un "bonjour" d'un ton neutre. Il tourna la tête vers elle et s'aperçut qu'elle lisait un livre, mais il était trop loin pour voir de quel ouvrage il s'agissait, même si Septima Vector s'appliquait à le garder bien devant sa tête.

Petit à petit, la classe se remplit et le professeur ne semblait toujours pas bouger, continuant de lire. Severus s'était assis dans le fond, à l'avant-dernière rangée, comme il avait pour habitude de le faire dès que c'était possible. Alors que le dernier élève avait fermé la porte, le professeur se décida enfin à lever la tête de son bouquin - qui avait l'air passionnant, vu comme elle avait tellement peu fait attention à eux lorsqu'elle lisait - et à fixer la classe. Elle leur fit alors un sourire en les saluant. Certains élèves acquiescèrent à sa question et elle leur posa une question. Une seule question.

Severus fronça légèrement les sourcils. Alors qu'elle croisait les bras et s'adossait au tableau, chacun réfléchissait silencieusement à sa question. Le jeune Serpentard y pensait également... Les incantations... ce sont des choses qui ont toujours existé, on ne sait pas d'où ça vient... bon souvent elles sont dites en latin, ou en grec, mais cela ne veut pas pour autant dire qu'elles datent de cette époque, elles sont antérieures, très certainement. Le latin et le grec ont juste été des langues utilisées pour les dire, sûrement parce que c'étaient les deux langues les plus importantes d'une certaine époque. Mais d'où viennent-elles ? Qu'est-ce qu'elle entend par là ? Une région ? Une personne ?

Pendant qu'il continuait de réfléchir, sans prononcer un seul mot, un élève se lança...